Le Brexit et la peur des contrôles douaniers, inquiétude chez les transporteurs routiers

Le Brexit et la peur des contrôles douaniers, inquiétude chez les transporteurs routiers
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Par Tadhg Enright pour euronews
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Le Brexit et la peur des contrôles douaniers, l'association des transports routiers britannique et la chambre du commerce s'inquiètent de la sortie de l'union douanière.

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Une file de camions attendant de traverser la Manche, bloqués sur des kilomètres comme lorsque les douaniers français se sont mis en grève en septembre... C'est le cauchemar des entrepreneurs, des ports anglais et français, l'image de la pire des craintes, si et quand les contrôles aux frontières seront rétablis.

Notre correspondant Tadhg Enright a rencontré Rod McKenzie, de la Road Haulage Association, association professionnelle au Royaume-Uni dédiée uniquement au transport routier : 

"Depuis 40 ans, nous commerçons sans friction avec l'Union européenne. Cela signifie qu'un camion à destination ou en provenance de l'Europe n'est soumis à aucun contrôle et qu'il se contente de rouler et de repartir. À la fin de la période de transition, il y aura toute une série de formalités administratives à remplir. Et si vous vous trompez, votre camion sera arrêté".

Comme le Royaume-Uni va quitter l'union douanière de l'Union européenne au 31 décembre, divers contrôles seront de toutes manières nécessaires pour s'assurer que les marchandises et les animaux sont conformes aux normes sanitaires, vétérinaires, phytosanitaires et douanières. Mais leur nombre dépendra de l'accord commercial, s'il y a accord...

Selon le pire des scénarios britannique, 215 millions de déclarations supplémentaires seraient nécessaires chaque année.

20 à 35 000 nouveaux agents des douanes supplémentaires seraient indispensables assurent les chambres de commerces et l'association de transport routier britanniques.

"98 % de tout ce que nous recevons en Grande-Bretagne est livré par camion....Sans camion, vous n'avez rien. On aurait froid, on serait sans abri et nu", assure Rod McKenzie, de la Road Haulage Association.

Douvres, dans le Kent est le port le plus actif du Royaume-Uni, et pour éviter les files d'attente qui s'accumulent sur les routes du comté, les conducteurs devront obtenir un permis spécial avant de pouvoir entrer ou sortir.

En septembre dernier, le Premier ministre britannique a autorisé la construction en urgence de 29 parkings géants destinés aux poids lourds, pour parer au risque d'embouteillages.

"Ce qu'il est facile de négliger, c'est toute cette préparation supplémentaire, la paperasserie, les parcs de camions, les risques de retard, et on n'y coupera pas, même avec un accord de libre-échange. Les entreprises n'ont eu que quelques mois pour se préparer, et il est évident que cela augmentera leurs coûts. Le gouvernement leur a pourtant dit que c'était ce qu'il fallait faire pour saisir les opportunités du Brexit" nous explique notre correspondant Tadhg Enright.

"Pour ce qui est de saisir les opportunités, c'est sûrement une question de croissance des échanges commerciaux. Il est clair que nous devons adopter une vision à long terme. Le Royaume-Uni est une nation commerciale très prospère. La réduction des droits de douane à zéro constituerait un avantage concurrentiel, mais ça ne fait pas tout. Après tout, regardez les échanges commerciaux que nous faisons avec les États-Unis, sans accord commercial" relativiseLiam Smyth, directeur de la facilitation des échanges commerciaux à la chambre du commerce britannique. 

Quelle que soit la manière dont la nouvelle frontière sera gérée, les groupes industriels estiment que les perturbations seront inévitables. Un nouvel obstacle aux échanges commerciaux va se mettre en place. Avec le temps, les Britanniques apprendront si cette "opportunité" en vaut la peine.

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