Démissions, mafia et mauvais système de santé : la Calabre à l'heure du Covid-19

Malgré peu de contaminations, la Calabre a été placée en semi-confinement début novembre.
Malgré peu de contaminations, la Calabre a été placée en semi-confinement début novembre. Tous droits réservés Domenico Notaro/LaPresse
Par Euronews
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En pleine pandémie de Covid-19, la région calabraise, dans l'extrême sud de l'Italie, connaît une crise politique majeure et se retrouve pratiquement sans direction.

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En pleine pandémie de Covid-19, la Calabre, dans l'extrême sud de l'Italie, connaît une crise politique majeure et se retrouve pratiquement sans direction.

La présidente régionale Jole Santelli, élue en janvier 2020, est décédée le 15 octobre d’un cancer, et les commissaires, envoyés par le gouvernement central pour gérer la santé de la région, ont tous démissionné en l'espace de quelques jours. Nommé il y a deux ans par Rome, Saverio Cotticelli, est parti la semaine dernière, après la diffusion d’une interview dans laquelle il multipliait les signes d’incompétence et de mauvaise connaissance du Covid-19.

Un nouveau commissaire, Giuseppe Zucatelli, a été nommé le lendemain et a immédiatement démissionné pour avoir nié le coronavirus dans une vieille vidéo, qui a immédiatement fait scandale. Un troisième (Eugenio Gaudio) a été nommé, mais il n'a pas accepté le poste.

Enfin, le président du Conseil régional de la Calabre, Domenico Tallini, a été arrêté le 19 novembre pour achat de vote et association avec la mafia calabraise, la Ndrangheta, qui n’hésite pas à s’infiltrer dans la gestion régionale de la santé.

"Cela fait longtemps que les syndicats dénoncent l'omniprésence criminelle de la Ndrangheta dans le système de santé publique, explique Angelo Sposato, secrétaire général du syndicat CGIL. Il y a quelques années, nous avions demandé à toutes les préfectures calabraises d'activer les commissions d'accès anti-mafia dans les hôpitaux calabrais. Certaines ont conduit à la dissolution des Autorités sanitaires provinciales de Catanzaro et Reggio Calabria."

En raison de la main mise de la mafia, et de la mauvaise situation économique de la région, le système de santé de la Calabre est l'un des moins performant d'Italie. Depuis dix ans, il est pris en charge par le gouvernement central, en raison du poids de sa dette.

C'est pour cette raison que la région a été placée en zone rouge, alors qu'elle compte le taux de contaminations au Covid-19 le plus bas du pays, idem pour les hospitalisations et les réanimations.

Alors que le nombre de lits d’hôpital a diminué de 40% entre 2000 et 2013, beaucoup craignent que la situation devienne hors de contrôle en cas d'explosion du nombre de contaminations.

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