Noël : les traditions et besoin de se retrouver seront-ils plus forts que la peur du Covid-19 ?

Noël : les traditions et besoin de se retrouver seront-ils plus forts que la peur du Covid-19 ?
Tous droits réservés Francois Mori/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved
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Par Guillaume Petiteuronews
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Plongée dans les préparatifs de Noël en pleine pandémie. Les pépiniéristes et les chocolatiers sont sur le pont et espèrent que les Français ne se priveront pas de consommer cette année pour les fêtes.

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Neuf heures trente ce matin à Chaponost, dans le Rhône (France). Le givre qui dort sur les branches des sapins n'a pas encore fondu. Les premiers rayonnements du soleil viennent réchauffer la dizaine de travailleurs saisonniers qui s'occupent de couper, charger, tailler et emballer, ces sapins, à un peu moins d'un mois de Noël. Dans quelques jours, ils trôneront dans les salons des Français, si ces derniers le veulent bien. 

Car de nombreuses incertitudes perdurent dans la tête de René Jonquille. Issu d’une famille de pépiniéristes, il possède l'équivalent de quatorze terrains de football de sapins naturels - élevés sans produits chimiques. 

Depuis quelques jours, un décret du gouvernement français l'autorise à les vendre sur son point de vente. D’ordinaire, René coupe environ 12 000 sapins chaque année, mais pour l’heure, son carnet de commande est en baisse, surtout du côté des associations de parents d'élèves. 

Le pépiniériste se veut néanmoins optimiste et espère vendre au moins 10 000 sapins, même si la pandémie rend les comportements des consommateurs quelque peu imprévisibles. "Il va se vendre des sapins de Noël quand même mais on ne sait pas comment les gens vont les acheter : vont-ils se rendre sur les points de vente, s'ils vont acheter en jardineries ou en grandes surfaces, il y a beaucoup d'incertitudes", relève-t-il.

Que prévoient les Français pour les fêtes ?

Près de 7 millions de sapins de Noël naturels ont été achetés l’année dernière, pour un chiffre d'affaires estimé à plus de 190 millions d’euros. Moins de 20% des Français ont quant à eux choisi des sapins artificiels. Noël sera certainement différent mais restera une fête célébrée en famille. "Comme d'habitude, en famille mais en comité très très restreint, juste avec les enfants et petits-enfants", explique par exemple cette Lyonnaise interrogée dans la rue. 

Mais si les plus aisés vont sans doute pouvoir dépenser les économies faites pendant le confinement, les plus isolés ou les plus touchés par la crise économique devraient revoir leur budget à la baisse. Et alors que les magasins doivent rouvrir ce samedi, certains pourraient être tentés de commander sur internet.

Des traditions ancrées et des produits phares "incontournables"

Mais certains produits ne se retrouveront pas sur Amazon : c'est le cas des bûches de Noël, un classique en France. Chez le chocolatier lyonnais Bernachon, le sous-chef Valentin Bonnin prépare déjà la bûche phare de la maison, nommée le Palais d’or. 

Ici le mois de décembre représente d’ordinaire 40 % du chiffre d’affaires, une période d’autant plus cruciale au terme d’une année marquée par des ventes en baisse. "Nous nous sommes basés sur les mêmes quantités", souligneValentin Bonnin, sous-chef à Bernachon._ "Je pense que les Français vont quand même fêter Noël et les bûches restent quelque chose de très traditionnel et d'ancré dans les mentalités des gens, donc je pense que la bûche de Noël sera un incontournable_"

Et à la vue du monde qui défile dans la boutique, les Français semblent avoir envie de se faire plaisir. "Je pense que c'est très important pour le moral des Français", souligne cette cliente. Pour ces Lyonnais, tradition et famille apparaissent comme une sorte de ciment qui rassemble et rassure, quand les repères habituel s'écroulent. 

Et ils considèrent que respect des gestes barrières et réunions en famille ne sont pas incompatibles. "Noël sans la famille c'est pas Noël", souligne ce client chez Bernachon. "Le masque n'empêche pas la proximité et d'être ensemble". Et sa femme d'ajouter : _"__C'est pas compliqué, on peut très bien faire attention (...) _Il faut juste que les gens soient responsable arrêter de nous prendre pour des enfants".

"A un mois de Noël, les fêtes sont déjà dans les têtes, peut-être un peu plus que d'habitude. Il faut dire que c’est un peu la bouffée d’air frais que les Français attendaient après plusieurs semaines de confinement et après quasiment un an de crise sanitaire. Certains préparent des retrouvailles en petit comité restreint et vont essayer de maintenir leurs distances. Ce Noël ne sera donc pas tout blanc comme neige et ne fera pas disparaître les risques liés au Covid-19. Le président Emmanuel Macron en a appelé au sens des responsabilités des Français, pour éviter un troisième confinement", conclue Guillaume Petit, reporter pour euronews.

Video editor • Guillaume Petit

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