Brexit : trois semaines avant la date butoir, le chaos à Calais

Embouteillage de camions à Calais
Embouteillage de camions à Calais Tous droits réservés AP Photo
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Par Laurence Alexandrowicz
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Trois semaines avant la sortie de l'Union, des centaines de camions doivent patienter, ils sont trop nombreux pour la capacité du port et du tunnel. La faute à la Grande-Bretagne qui multiplie ses stocks, et du coup ses importations, avant le Brexit.

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De la patience, voilà ce qu'il faut à ces routiers près de Calais, dans le nord de la France, pour pouvoir traverser la Manche. De longues files de camions se sont formées, à trois semaines de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, et alors qu'un accord commercial post-Brexit n'est toujours pas conclu. Une situation chaotique qui a une explication :

"Il y a un phénomène d'anticipation du Brexit coté britannique, explique Sébastien Rivera, secrétaire général de la Fédération nationale des transports routiers. Ils sont en train de constituer des stocks en anticipation des démarches supplémentaires lors du Brexit, déclarations douanières, déclarations de sécurité... Et des droits de douane, la marchandise risque de coûter plus cher. Depuis trois semaines on assiste à une augmentation des flux vers la Grande-Bretagne pour cette constitution de stock, les plateformes comme le port et le tunnel ne sont pas en capacité d'absorber cette augmentation de flux."

Une autre raison à cette longue attente pour les camionneurs, c'est la baisse du tourisme.

"Les compagnies maritimes ont supprimé des ferry, constateSébastien Rivera, il y a plus de camions et moins de ferry pour les transporter."

La France est la porte d'entrée du Royaume-Uni en Europe: 80% des flux routiers passent par l'Hexagone. En 2019, 3,4 millions de camions ont traversé la Manche. Un train circule dans le tunnel toutes les 3 minutes. Trente millions de voyageurs franchissent la frontière chaque année, et la gare du Nord à Paris. se prépare au Brexit :

"Nous avons recruté 600 douaniers supplémentaires pour faire face au Brexit, explique Olivier Dussopt, ministre délégué en charge des comptes publics, et sur ces 600 douaniers, certains sont en poste ici, puisqu’à partir du 1er janvier la Gare du Nord devient un point de sortie de l’Union européenne, un point de sortie du marché intérieur, la Grande-Bretagne devient un pays tiers, ça signifie des contrôles, des contrôles de la police de l’air et des frontières avec la nécessité d’avoir un passeport pour franchir cette frontière."

Au 1er janvier, tout va changer .

La Grande Bretagne, pourtant si proche, sera, comme la Chine ou la lointaine Australie, traitée en "pays tiers".

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