En Espagne, une paupérisation brutale dans le sillage du Covid-19

Voucher given for food in a charity
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Par Euronews
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Les Espagnols sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les associations caritatives pour remplir leur frigo. Témoignages.

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L'Espagne est l'un des pays européens où la crise du Covid a fait le plus de casse sociale. Le coup de massue économique a augmenté le nombre d'Espagnols vivant dans la pauvreté de plus d'un million. Avant cela, ils étaient déjà quelque 12 millions à vivre dans la précarité.

Antonio et Cristina, trois enfants, expulsés

Antonio et Cristina Moisé ont trois enfants. La crise sanitaire et les restrictions ont contraint ces propriétaires d'un bar à tapas à brader leur affaire. Incapables de payer les factures et les traites, ils ont été expulsés de leur appartement.

La municipalité de Barcelone les a temporairement relogés en appart'hôtel. Aujourd'hui, c'est la solidarité qui fait vivre cette famille.

« J'imagine que beaucoup de familles n'avaient jamais eu à demander de la nourriture, à aller vers les ONG ou Caritas, et elles le font maintenant, confie Cristina. C'est très dur mais il faut le faire, il faut bien manger chaque jour. Et grâce à ces associations , grâce à leur existence, nous avons de l'aide. Sans cela, il faudrait aller fouiller les poubelles ou voler. »

« L'économie parallèle ne joue plus son rôle »

Qu'il s'agisse de la Croix-Rouge, de Caritas ou de l'association de quartier barcelonaise De vei a vei, toutes les associations caritatives le confirment : les nouveaux venus ont rarement été aussi nombreux. Et pour beaucoup, qui vivaient du travail au noir, très répandu en Espagne, la bascule a été brutale.

_« L'économie parallèle ne joue plus son rôle, on le voit maintenant parce qu'elle n'est plus là, e_xplique Rafael Martinez Buñuel, le président de Vei a Vei.Comme c'est une économie invérifiable, c'est aussi une pauvreté ou une richesse invérifiable. Mais nous, avant la pandémie, nous livrions 2,5 tonnes de nourriture par mois, nous aidions 130 à 140 personnes. Et aujourd'hui, huit mois plus tard, nous en sommes déjà à plus de 100 tonnes livrées. »

Pour faire face à cette paupérisation de masse, l'Union européenne a mobilisé 13,5 millions d'euros issus des fonds de la politique de cohésion.

Le Fonds social européen a orienté 1,4 millions vers les aide directes aux personnes dans le besoin et les services sociaux. Mais l'Espagne peine à suivre.

Le gouvernement espagnol a approuvé en mai la création d'un revenu minimum vital. 2,3 millions de personnes devaient en bénéficier, mais jusqu'ici, seulement 1 % des centaines de milliers de demandes a été approuvé. Beaucoup de familles vulnérables attendent une réponse du gouvernement.

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