John Le Carré, le meilleur espion britannique infiltré en littérature, est mort à 89 ans

John Le Carré à la première du film "La Taupe", à Londres, le 13 septembre 2011
John Le Carré à la première du film "La Taupe", à Londres, le 13 septembre 2011 Tous droits réservés Sang Tan/AP
Tous droits réservés Sang Tan/AP
Par Joël Chatreau
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

D'abord agent de l'ombre pour le fameux MI6 britannique, John Le Carré a ensuite pris toute la lumière en devenant un virtuose du roman d'espionnage. L'écrivain est décédé d'une pneumonie à 89 ans. Ses 25 livres lui ont assuré un succès mondial avec plus de 60 millions d'ouvrages vendus.

PUBLICITÉ

L'espionnage perd l'un de ses meilleurs connaisseurs et narrateurs : l'ancien agent secret puis diplomate britannique, John Le Carré, connu avant tout dans le monde entier comme un brillant et subtil romancier, est mort dans la région de Cornouailles, au sud-ouest de l'Angleterre, samedi soir 12 décembre ; âgé de 89 ans, il a été emporté en peu de temps par une pneumonie, mais pas par le Covid-19, a tenu à préciser son agent artistique, Jonny Geller.

Dans un communiqué, ce dernier fait part d'une grande perte pour la littérature :

Nous avons perdu une grande figure de la littérature anglaise (...) un grand esprit, et sa gentillesse, son humour et son intelligence
Jonny Geller

De l'espionnage pur et dur à la fiction

David Cornwell, qui a pris le nom de Le Carré pour écrire ses romans - 25 en tout, plus de soixante millions d'ouvrages vendus dans le monde -, a changé de vie plusieurs fois. Il a d'abord débuté une carrière d'agent de renseignement au sein du fameux MI6, dont il a dû démissionner de force à cause d'un autre agent britannique, "double" celui-ci : il s'agissait de Kim Philby, qui avait "vendu" plusieurs de ses camarades aux services secrets soviétiques, le puissant KGB.

Puis John Le Carré est devenu diplomate de Sa Majesté à Bonn, alors capitale de l'ex-Allemagne de l'Ouest. Et c'est parce qu'il s'y ennuyait royalement qu'il a commencé à écrire, des livres d'espionnage, ça va de soi ! Son troisième roman lui apporte le succès en 1964 ; il a 30 ans, et "L'Espion qui venait du froid" contient déjà pas mal de son expérience acquise dans les services de renseignements.

"La Taupe" a fait son trou au cinéma

L'histoire, celle d'un agent britannique retourné par l'espionnage est-allemand, va être portée sur le grand écran, également avec talent. Richard Burton y tient le rôle principal. C'est le début d'une longue relation entre l'écrivain et le cinéma, et aussi la télévision. "La Taupe", l'un de ses livres les plus emblématiques, est également adapté avec réussite au cinéma en 2011.

Sang Tan/AP
Gary Oldman et John Le Carré à la première de "La Taupe", à Londres, le 13 septembre 2011Sang Tan/AP

George Smiley, le héros de "La Taupe", a été interprété par Gary Oldman (ci-dessus aux côtés de John Le Carré) qui rend hommage à l'écrivain :

Ses personnages étaient profonds et habilement construits (...) Jouer le rôle de George Smiley a été un des sommets de ma carrière. Nous sommes nombreux à beaucoup lui devoir
Gary Oldman

Le romancier britannique a permis à travers son oeuvre de suivre toute l'évolution au coeur des services secrets, des années 1950 aux deux premières décennies du XXIème siècle. Dans son dernier roman, "Retour de service", John Le Carré se mêle même de politique en qualifiant le Brexit de "folie" et en traitant l'actuel Premier ministre britannique, Boris Johnson, de "porc ignorant". 

Commentaire TV de Sandrine Delorme

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

La littérature espagnole en deuil après la mort de la romancière Almudena Grandes

Les premiers vols d'expulsion vers le Rwanda quitteront le Royaume-Uni dans quelques mois

La fausse annonce de la mort de Charles III