La France remplace le confinement par un couvre-feu à l'approche de Noël

Le Premier ministre français Jean Castex enlève son masque durant une conférence de presse, le 3 décembre 2020 à Paris, France
Le Premier ministre français Jean Castex enlève son masque durant une conférence de presse, le 3 décembre 2020 à Paris, France Tous droits réservés Benoit Tessier/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved
Par Euronews avec AFP
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La France remplace le confinement par un couvre-feu à l'approche des fêtes de Noël.

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Le déconfinement, mais pas pour tout le monde : la France sort mardi d'un deuxième confinement, remplacé par un couvre-feu nocturne, mais restaurants et lieux culturels doivent rester fermés à cause d'une épidémie de Covid-19 dont on ne voit pas la fin.

On ne peut pas "garantir" que les cafés, bars et restaurants "rouvriront le 20 janvier", a prévenu Jean Castex mardi matin sur Europe 1. "Ça va dépendre de la façon dont nous aurons passé la période de fêtes", qui peut "être propice à une circulation accélérée" du virus si "nous n'étions pas collectivement responsables", a ajouté le Premier ministre.

Idem pour la culture: les "résultats" sanitaires ne sont "pas encore au rendez-vous" pour une reprise. "L'exception culturelle, ce n'est pas l'exception sanitaire", a résumé le Premier ministre.

Un discours difficilement audible par les deux secteurs. Plusieurs centaines de professionnels du monde de la culture ont manifesté place de la Bastille à Paris ce mardi, et d'autres rassemblements sont prévus ailleurs en France.

"C'est la catastrophe, ça fait six mois que je ne travaille plus", a déclaré à l'AFP Martin, intermittent du spectacle de 27 ans. "Les théâtreS sont frileux aussi à nous faire travailler car les décisions politiques changent constamment. Ce qui se passe est une mise à mort".

Ce combat est également mené devant les tribunaux: syndicats et artistes ont annoncé saisir le Conseil d'Etat via un "référé liberté", une procédure d'urgence.

Sauter l'école

Pour tenter de calmer la grogne, M. Castex a confirmé qu'une "rallonge de 35 millions d'euros" serait accordée au secteur de la culture et qu'un réexamen de la situation aurait lieu le 7 janvier.

Côté hôtellerie-restauration, plusieurs milliers de professionnels s'étaient rassemblés lundi à Paris au cri de "Laissez-nous travailler".

Les restaurateurs contestent le fait que leurs établissements soient d'importants lieux de contamination. Jean Castex a toutefois assuré qu'une étude scientifique réalisée en France allait être prochainement publiée, et qu'elle confirmait que "restaurants et cafés" étaient bien des lieux où l'on se contamine.

Rien ne change pour les restaurants et la culture mais les Français peuvent à nouveau se déplacer partout et sans attestation, après un mois et demi de restrictions.

La crise sanitaire est toutefois loin d'être finie et les indicateurs stagnent. Conséquence : un couvre-feu strict allant de 20 heures à six heures le matin prend le relais du confinement.

Seule exception, les déplacements seront autorisés la nuit de Noël, même s'il est recommandé aux Français de ne pas se réunir à plus de six adultes. Il faudra en revanche rester chez soi le soir du 31 décembre.

Pour limiter les risques de contamination avant les vacances, qui commencent samedi, Jean Castex a suggéré que les enfants qui le peuvent n'aillent pas à l'école jeudi et vendredi, reprenant une idée du Conseil scientifique qui guide le gouvernement.

Une "tolérance" sera appliquée, a précisé à l'AFP le cabinet du ministre de l'Education nationale. Les parents devront toutefois prévenir les établissements scolaires.

"Depuis le mois de septembre, on nous dit que les enfants ne sont pas contaminants et là, finalement, cela revient à dire qu'il y a un risque que les enfants puissent contaminer", a objecté Guislaine David, co-secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Tests ou pas ?

Au-delà de l'école, le Conseil scientifique recommande "l'autoconfinement" pendant une semaine à ceux qui souhaitent passer des fêtes en famille, c'est-à-dire poser des congés ou télétravailler sept jours avant le 24 ou le 31 décembre.

Quant aux tests, ils doivent être faits si on est "symptomatique", pour savoir s'il faut s'isoler, rappelle le Conseil scientifique.

Si on n'est pas symptomatique, un test préventif --PCR ou, à défaut, antigénique-- ne doit être fait que s'il y a "une prise de risque" dans la semaine précédant les jours de festivité.

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Sinon, les tests "n'ont pas, ou peu, d'intérêt", souligne le Conseil scientifique. Pire, il "met en garde" contre l'impression de "fausse sécurité" qu'ils peuvent donner, et rappelle que "l'application des gestes barrières demeure primordiale".

De fait, sur la semaine écoulée, on enregistre une moyenne de 12.000 nouveaux cas positifs chaque jour, bien au-delà de l'objectif des 5.000 cas quotidiens fixé par l'exécutif.

Le nombre de patients en réanimation était de 2.896 lundi, contre 2.861 dimanche. Et les hôpitaux comptaient 25.449 patients atteints du Covid-19, soit quelque 200 malades de plus que la veille.

Ce tableau épidémique inquiétant n'est pas exempt d'histoires étonnantes. A 105 ans depuis jeudi, Léa Lavy a eu le Covid dans une forme bénigne cet automne et s'en est tirée sans mal.

"Si on lui demande si elle a été malade, elle va dire non! Son corps a bien réagi. C'est une dame en forme et une femme qui a du caractère, très charmante. Mais on ne la lui raconte pas!", a souri Stéphane Richard, directeur de l'Ehpad de Haute-Savoie où elle réside.

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