Yémen : une prison secrète sur un site gazier, Total et le gouvernement français tancés

Photo d'archives : l'usine gazière de Balhaf (Yémen), le 05/06/2010
Photo d'archives : l'usine gazière de Balhaf (Yémen), le 05/06/2010 Tous droits réservés MOHAMMED HUWAIS/AFP
Par Olivier Peguy avec AFP, AP
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Imbroglio autour d'un site gazier au Yémen, utilisé comme prison par l'armée des Emirats arabes unis. Le groupe Total, qui exploitait en partie le site, est pointé du doigt par des députés français et des ONG.

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Imbroglio autour d'un site gazier au Yémen, utilisé comme prison par l'armée des Emirats arabes unis. Le groupe Total qui exploitait en partie le site est pointé du doigt par des députés français.

L'usine gazière de Balhaf au Yémen serait utilisée comme prison secrète par l'armée des Emirats arabes unis. Le site était exploité notamment par le groupe français Total jusqu'en 2015, date à laquelle il a été transformé en centre de détention.

Plusieurs ONG affirment que des actes de tortures y sont perpétrés, par les forces de la coalition.

Cette affaire, révélée en 2019 par plusieurs ONG, a été relancée ces derniers jours par des députés français.

Une cinquantaine d'entre eux ont adressés une lettre au chef de la diplomatie française pour lui demander des explications.

Clémentine Autain, députée La France insoumise, signataire de la lettre ouverte au ministre français des Affaires étrangères, a interpellé ce dernier ce mardi à l'Assemblée nationale.

Plus de dix mois après les premières alertes, continuez-vous à prétendre n'être au courant de rien, alors même qu'un rapport de la direction du renseignement militaire montre à l'inverse, que vous savez ?
Clémentine Autain
Députée La France insoumise

Réponse du chef de la diplomatie française :

Nous ne ménageons pas non plus nos efforts, madame la députée, pour éclaircir la situation de ce site, sur ce qui se passe dans l'ex-usine, à la fois auprès du gouvernement yéménite et de la coalition militaire.
Jean-Yves Le Drian
Ministre français des Affaires étrangères

Total dit ne pas savoir

Mis en cause dans l'enquête publiée il y a quelques jours par le journal Le Monde, le groupe pétrolier français Total a réagi sur Twitter en indiquant qu'une partie de l'usine avait été réquisitionnée par les autorités du Yémen, et qu'il s'est donc "conformé à l’injonction des autorités" yéménites.

Total assure par ailleurs ne disposer d'"aucune information spécifique quant à l'usage fait de la partie réquisitionnée".

Une économie à l'arrêt, une population affamée

Le site gazier, qui se trouve sur la côte sud du Yémen, était une des rares sources de revenus du pays, avant l'éclatement du conflit en 2015.

Dans leur courrier adressé à Jean-Yves Le Drian, les députés français lui demandent d’œuvrer en faveur d'un redémarrage du site industriel, et par là même, que soit mis fin à son occupation par les soldats des Émirats.

La guerre au Yémen dure depuis plus de cinq ans.

Elle a fait plus de 230 000 morts, d'après l'ONU, qui affirme par ailleurs que les 3/4 de la population sont menacés de famine.

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