La région Auvergne-Rhône-Alpes lance une campagne de dépistage massive avant Noël

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Par Guillaume Petit
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Si l'objectif n'est pas de dépister les 8 millions d’habitants de la région, le but est d'au moins d'en toucher un maximum, avant le retour dans les familles pour les fêtes de Noël.

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La deuxième région la plus peuplée de France lance une campagne de dépistage massive avant les fêtes de Noël.

2 600 : c'est le nombre de centres de dépistage gratuits qui seront donc accessibles partout dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, selon le Conseil régional. La région lance une vaste campagne de dépistage à compter de ce mercredi et jusqu'au 23 décembre. Des tests gratuits et sans ordonnance. 1300 sites participaient déjà à l'opération (laboratoires, pharmacies, centres médicaux...), auxquels viennent s'ajouter des dizaines d'autres sites, dans des gares, supermarchés, entreprises, sur les places des villages. Ce matin, ils étaient déjà nombreux à faire la queue à l'ouverture, devant la gare de la Part-Dieu.

"Je vais voir ma grand-mère pour Noël donc je pense que c'est important de le faire", explique ce jeune homme. "Je travaille au centre commercial et toute la journée, je vois des gens avec le masque sous le nez donc j'ai besoin d'être rassurée", explique cette jeune femme qui vient de passer trois mois au Portugal et qui juge que là-bas, les habitants sont "plus sensibilisés" au dépistage.

"Un centre à moins de 20 minutes de tous", c’est la promesse de la région. Une quarantaine de bus sont même prévus pour desservir certaines zones. Un coup de pouce pour ceux qui ne conduisent pas. Des centres de dépistage devaient également être installés près des stations de ski, pour permettre à ceux qui rentrent dans leurs familles ou qui regagnent leurs résidences secondaires pendant les vacances de se faire dépister sur place.

Si l'objectif n'est pas de dépister les 8 millions d’habitants de la région, le but est d'au moins d'en toucher un maximum, avant le retour dans les familles pour les fêtes de Noël. Les tests PCR sont privilégiés dans les lycées et dans certains centres placés dans des lieux de passage importants, tandis que le reste des tests seront des tests antigéniques. Ils donnent un résultat en 20 minutes et sont préconisés par la Haute autorité de santé "pour les personnes sans symptôme qui ne sont pas des personnes-contact". Mais leurs résultats sont aussi moins fiables que les tests PCR.

L'opération a un coût : au moins 20 millions d'euros dont 13 millions pour les tests et 5 millions pour les équipements de protections du personnel médical. Deux millions de tests ont été achetés et c’est toute une logistique qu'il a fallu mette sur pied : la région a mobilisé près de 2000 infirmiers, plusieurs centaines de kinésithérapeutes, pharmaciens et étudiants en médecine. Des dentistes, sage-femmes et pompiers ont même été formés aux techniques de dépistage du Covid-19.

"Le test le moins efficace c'est celui qu'on ne fait pas"

L’initiative a aussi suscité quelques critiques au niveau local : les maires de Lyon et de Villeurbanne se sont dits "circonspects" et ont sollicité l'avis du conseil scientifique. Dans un avis signé par son président celui-ci leur répondu "qu'une campagne de 'mass testing' au niveau national ne lui paraît pas réaliste", puisqu'il faudrait répéter l'opération toutes les deux semaines, ont indiqué les deux édiles mardi. L'instance pencherait selon eux pour une "stratégie de dépistage large début janvier, ciblée sur certaines populations dont les jeunes et sur certains territoires".

De son côté, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez souligne que "chaque cas détecté est une victoire contre le virus". "Le test le plus illusoire, c'est celui que vous ne faîtes pas. Le moins efficace c'est celui qu'on ne fait pas. J'ai parfois entendu au cours des derniers jours des discours un peu critiques, mais à l'arrivée c'est mieux de faire un test que de ne pas en faire", ajoute-t-il. "Notre objectif est très simple : il est de faire en sorte que tous ceux qui veulent se faire tester et protéger leurs proches avant Noël puissent le faire facilement".

Dans un tweet, le président de la région a rappelé avoir travaillé "depuis plusieurs semaines", "sans relâche avec les professionnels de santé, les maires, les bénévoles ou encore l’Agence régionale de santé". La Région indique également qu'elle s’est dotée d’un comité scientifique, présidé par le Professeur Bruno Lina, à la tête du Laboratoire de Virologie des Hospices Civiles de Lyon. "Il est important de le comprendre : un test n'est pas un passeport pour faire n'importe quoi", souligne Laurent Wauquiez. "Donc il faut garder les masques et être vigilant sur les gestes barrières".

Des campagnes de dépistage massives comme celle-ci ont déjà été lancées en France, dans les agglomérations du Havre et de Charleville-Mézières. Elles ont été expérimentées aussi en Autriche, à Liverpool, en Angleterre, mais les premiers à s’être lancés étaient les Slovaques. "On a regardé avec intérêt et cela nous a permis de constater qu'il était très important de travailler sur l'isolement d'avoir une mobilisation large de centres et de bénévoles et de se concentrer sur des lieux spécifiques", souligne Laurent Wauquiez. "Nous avons regardé" ce que ces pays ont fait "pour en tirer des leçons".

En Slovaquie, le nombre de contaminations a fortement baissé dans les semaines suivants le lancement de la campagne de dépistage, mais difficile de déterminer dans quelle mesure cette baisse est liée à cette campagne de dépistage massive et si elle n'est pas également liée aux restrictions mises en place.

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