Covid-19 : les repas, principal facteur de risques, selon une étude française

Une rue piétonne en France, quelques jours avant Noël
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Par Anne Devineaux avec AFP
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L'étude ComCor de l'Institut Pasteur apporte des pistes sur les lieux et les modes de contamination du coronavirus en France

Aller dans les restaurants ou les bars augmente le risque d'attraper le Covid-19, et les repas en général jouent un rôle central dans les contaminations selon l'étude de l'Institut Pasteur.

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Les premières conclusions de l'étude ComCor semblent bien justifier la décision du gouvernement français de maintenir fermer les bars et restaurants au moins jusqu'au 20 janvier. L'enquête a été menée cet automne sous la coordination du Pr Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique qui guide le gouvernement.

Son objectif : identifier les facteurs de risques de contamination en comparant deux groupes de personnes, infectées et non-infectées. C’est ainsi que les chercheurs ont déterminé que la fréquentation des restaurants, bars ou salles de sport était associée à une augmentation du risque, contrairement aux transports en commun ou aux commerces.

"Prudence" face à ces résultats

Le Pr Fontanet appelle toutefois à lire ces premiers résultats avec "prudence". Car l'enquête a été menée en octobre et novembre, pendant le couvre-feu puis le confinement. Il est donc difficile de savoir "quelle est la part réelle des restaurants et des bars dans la transmission" du virus, puisque cette période ne correspondait pas à leur fonctionnement normal.

Selon l'étude, le risque augmente même davantage pendant le confinement que pendant le couvre-feu, ce qui semble paradoxal puisque les établissements étaient alors censés être totalement fermés."Cela laisse entendre qu'il y a eu des bars et restaurants ouverts de façon clandestine pendant le confinement" et que les personnes qui s'y sont rendues, même moins nombreuses, "s'y sont beaucoup exposées", avance le Pr Fontanet.

Colère des restaurateurs

Les professionnels de la restauration ont vivement dénoncé l'étude en publiant un communiqué commun. Elle "vient dire ce que l'on veut lui faire dire, au moyen s'il le faut de déclarations purement scandaleuses et diffamatoires", se sont insurgés l'Umih, principale organisation patronale du secteur, le GNI (indépendants), le GNC (chaînes hôtelières) et le SNRTC (restauration commerciale).

En plus de ce volet sur les facteurs de risques, l'étude ComCor comprend une autre partie, sur les circonstances de contamination. Elle s'appuie sur des questionnaires adressés à 25 600 personnes testées positives entre le 21 octobre et le 3 novembre, tirées des fichiers de l'assurance-maladie.

la "maison", principal foyer de contamination

Et là, le principal enseignement est que c'est à la maison que l'on se contamine le plus. Parmi les personnes qui savent comment elles ont été infectées, soit environ 44% des personnes interrogées, un tiers (35%) l'a été au sein du foyer, le plus souvent par son conjoint ou sa conjointe. Pour les deux tiers restants, les contaminations ont eu lieu dans le cercle familial (33%), professionnel (28,8%) ou amical (20,8%).

L'étude n'ambitionne pas de tirer de conclusions définitives. Elle va d'ailleurs se poursuivre ces prochains mois pour affiner ces premiers résultats et en savoir plus sur la transmission du virus dans d'autres endroits, comme les lieux de culture.

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