Au Royaume-Uni, les adieux difficiles à Erasmus

Au Royaume-Uni, les adieux difficiles à Erasmus
Tous droits réservés Euronews
Tous droits réservés Euronews
Par euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Londres lance "Turing", son propre programme d'échanges universitaires. Mais quid des étudiants européens voulant étudier au Royaume-Uni ?

PUBLICITÉ

Au Royaume-Uni, Le Brexit marque la fin mouvementée d'Erasmus, le fameux programme d'échanges universitaires qui permet à près de 300 000 étudiants de suivre un trimestre voire une année dans une autre faculté de l'Union européenne.

L'accord trouvé in extremis entre les négociateurs britanniques et européens à Noël est formel : le Royaume-Uni ne fera plus parti d'Erasmus. Une possibilité qui avait été anticipée par le gouvernement britannique, qui a ainsi choisi de lancer son propre programme, baptisé "Turing Scheme".

D'après le Premier ministre Boris Johnson, il offrira aux étudiants britanniques l'opportunité "non seulement d'aller dans les universités européennes, mais d'aller dans les meilleures universités du monde".

Problème : on ne sait pas encore comment les jeunes européens pourront aller étudier au Royaume-Uni.

"Le fait que l'ambition en matière de mobilité des citoyens ne soit pas à la hauteur de nos liens historiques, là encore, c'est le choix du gouvernement britannique", a déploré le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier.

110 millions d'euros annuels

Le titanesque programme Erasmus fonctionne grâce à un budget annuel de 30 milliards d'euros. Londres en sera bien entendu privé et compte mettre sur la table 110 millions d'euros annuels pour son propre programme, sensé être destiné à environ 35 000 étudiants britanniques.

"Compte tenu des circonstances et des pressions financières, on pouvait s'attendre à ce que le gouvernement britannique ne lance pas un programme majeur et généreusement financé pour soutenir les échanges universitaires", reconnaît Vivienne Stern, la directrice de la fédération Universities UK International, pionnière dans les échanges universitaires au Royaume-Uni.

"J_'imagine que le message est le suivant : nous n'avons pas obtenu ce que nous souhaitions, mais ce n'est pas si mal. Nous allons tirer le meilleur parti du programme Turing et l'essentiel est qu'il devrait nous permettre de continuer les échanges._ "

Mais tout n'est pas si simple : en Irlande du Nord, les étudiants devraient garder l'accès à Erasmus, en vertu d'un accord entre les deux Irlande. Privés d'une telle opportunité, les gouvernements d'Ecosse et du Pays de Galles ont fait valoir leur consternation quant à leur sortie d'Erasmus. Un "vandalisme culturel", selon les mots de la Première ministre d'Ecosse Nicola Sturgeon.

En effet, des experts craignent que les étudiants européens ne viennent plus vivre au Royaume-Uni.

"Le mécanisme de financement d'Erasmus ne sera pas disponible pour les étudiants européens. Donc, à moins qu'il n'y ait un autre moyen de financement, que ce soit des gouvernements nationaux ou des régions, il pourrait être assez difficile de convaincre les étudiants de venir étudier dans les universités britanniques à l'avenir", regrette Paul James Cantwell, professeur de droit à l'Université de Strathclyde à Glasgow.

Le programme Erasmus est présenté comme l'une des principales réussites de l'Union européenne. Après plus de 30 ans d'existence, il englobe désormais des pays non membres l'Union européenne... Mais pas le Royaume-Uni.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le Royaume-Uni veut abaisser degré d'alcool des vins pour promouvoir sa production à l'étranger

Irlande du Nord : après deux ans de tumultes, le parlement va reprendre du service

Irlande du Nord : vers une levée du blocage des institutions