Cédric Chouviat : une marche à Paris un an après sa mort à l'issue d'un contrôle de police

Des centaines de personnes à Paris en hommage à Cédric Chouviat, un an après sa mort
Des centaines de personnes à Paris en hommage à Cédric Chouviat, un an après sa mort Tous droits réservés AFP
Par euronews
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La famille du livreur de 42 ans qui est décédé demande toujours la suspension des policiers.

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C'est une marche silencieuse que les proches de Cédric Chouviat souhaitaient organiser. Mais se taire il n'en est pas question pour cette famille. Et ils n'étaient pas les seuls à vouloir le dire ce dimanche. Un an après la mort de Cédric Chouviat à l'issue d'un contrôle de police, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Paris en hommage au livreur décédé et en soutien à sa famille.

"C'est une marche en mémoire de notre fils, de notre père, de notre époux. C'est une marche silencieuse, dans le calme, sans bordel. On veut montrer que la famille Chouviat existera toujours", a d'abord insisté Christian Chouviat, le père de Cédric Chouviat.

Le 3 janvier 2020, ce livreur de 42 ans subit un banal contrôle de police et filme la scène. Le ton monte, selon les enregistrements que Le Monde et Médiapart avaient pu consulter. Au bout de 10 minutes, l'homme est plaqué au sol avec son casque de moto sur la tête. Une interpellation de quelques secondes, fatale. Toujours selon L_e Monde_, Cédric Chouviat répète à sept reprises qu'il étouffe. Ce seront ses derniers mots. Plus tard, au cours de l'enquête, les policiers affirmeront qu'ils ne l'ont pas entendu. 

Victime d'un malaise, Cédric Chouviat est transporté dans un état critique à l'hôpital et décède deux jours plus tard. L’autopsie mettra en lumière une asphyxie avec "une fracture du larynx". 

Sur les quatre policiers ayant participé à ce contrôle, trois ont été mis en examen pour "homicide involontaire", tandis qu'une quatrième policière a été placée sous le statut de témoin assisté. Mais aucun d'entre eux n'a été suspendu.

"Scandale"

La suspension de ces policiers est "le plus important pour nous", a déclaré avant le départ de la marche son père, Christian Chouviat, soulignant que le fait qu'ils n'aient pas été suspendus "est un scandale". Et la décision "ne dépend que de Gérald Darmanin", a-t-il martelé. "C'est pas nous contre la police, nous contre l'Etat, c'est nous contre les personnes qui justifient ces crimes", a affirmé Sofia Chouviat, la fille de Cédric Chouviat.

Entourée d'autres familles ou proches de personnes mortes dans des dossiers où les forces de l'ordre sont mises en cause, comme Babacar Gueye ou Ibrahima Bah, la mère de Cédric Chouviat, Fatima, a elle aussi demandé leur suspension. "Je ne peux pas accepter que la quatrième policière ne soit que témoin assisté", a-t-elle ajouté. Ces policiers "travaillent encore et nous ne le comprenons pas".

Cette marche blanche entendait aussi s'élever contre la proposition de loi "Sécurité globale" et en particulier contre l'article 24, qui prévoyait de sanctionner la diffusion d’images des forces de l’ordre portant "atteinte à leur intégrité physique ou psychique". Devant l'ampleur de la contestation au cours de manifestations survenues aux mois de novembre et décembre un peu partout en France, cet article devait être réécrit. "On a cette chance que mon fils ait filmé sa mort, on est des privilégiés, si je puis dire, dans notre malheur", a souligné la mère de Cédric Chouviat, "Cédric nous a laissé toutes les preuves pour le défendre".

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