Vaccins : laisser de côté les pays pauvres aurait un impact sur les économies des pays riches

Inégalités d'accès aux vaccins de certains pays : l'impact sur l'économie pour tous
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Une étude de l'Institut de recherche RAND EUROPE montre l'impact qu'aurait un accès insuffisant des pays les plus pauvres aux vaccins sur l'économie des pays riches.

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Une étude de l'Institut de recherche RAND EUROPE montre l'impact qu'aurait un accès insuffisant des pays les plus pauvres aux vaccins sur l'économie des pays riches. Décryptage.

C'est peut-être le plus gros effet secondaire des vaccins connu à ce jour : les inégalités qu'ils engendrent. Cela fait plusieurs semaines que les Nations Unies et l'OMS demandent plus de solidarité aux pays les plus riches pour que les vaccins contre le Covid-19 soient accessibles à tous les pays du monde, y compris les plus pauvres. 

Mais l'appel ne semble pas avoir été suffisamment entendu. Outre le fait que des vies sont en jeu dans les pays les moins fortunés et qu'il s'agit d'un enjeu de "solidarité", a rappelé vendredi le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, un accès moindre des pays pauvres aux vaccins aurait aussi un impact important sur les économies du monde entier, y compris pour les pays les plus riches.

C'est la conclusion d'une étude de l'institut de recherche RAND EUROPE. Les chercheurs se sont basés sur les échanges entre pays développés et moins développés dans différents secteurs : le tourisme, l'industrie du divertissement, les transports ou encore la vente au détail. Et ils ont ensuite modélisé trois scénarios.

Le premier scénario est celui d'un monde sans vaccin. Dans ce cas, le PIB mondial aurait chuté de 2 800 milliards d'euros, ce qui correspond à l'équivalent du PIB annuel français. Deuxième scénario : seuls les pays ayant développé les vaccins (les Vingt-Sept de l'Union européenne, le Royaume-Uni, les Etats Unis, la Chine, la Russie ou encore l'Inde) y ont accès. Dans ce cas, la chute du PIB mondial serait logiquement moindre, mais reste importante : - 1000 milliards d'euros sur un an.

Plus les pays à hauts revenus comme l'Australie, Israël, la Suisse, le Japon, les Émirats arabes unis et une dizaine d'autres commencent à accéder aux vaccins, moins la chute de l'économie est lourde. Mais ce n'est qu'en intégrant les pays les plus modestes que la chute du PIB serait réduite à 126 milliards d'euros par an au niveau mondial. Mais elle reste importante. Dans ce scénario, 70 pays pauvres d'Afrique et d'Asie n'ont toujours pas d'accès aux vaccins. Ce qui entraînerait une perte de 40 à 190 milliards de dollars par an pour les pays développés.

Résumons : plus les pays pauvres sont intégrés à la vaccination, mieux les économies mondiales se portent. Et le prix à payer d'une inégalité d'accès aux vaccins est plus grand que le coût de la vaccination pour les pays pauvres, estimé par Oxfam à 25 milliards de dollars.

Pour répondre à ce problème d'inégalités, l'OMS a lancé le dispositif COVAX, qui vise à rendre les vaccins contre la COVID-19 disponibles dans le monde entier, mais il faut encore trouver plus de 4 milliards de dollars en 2021.  Problème, de nombreux pays développés privilégient les accords bilatéraux. Ils s'accaparaient, selon Oxfam, au moins la moitié des doses disponibles à la fin de l'année dernière. L'organisation internationale estimait que près de 70 pays pauvres ne pourront vacciner qu’un habitant sur dix l'année prochaine. Trop peu pour atteindre l'immunité collective. Avec des risques de conséquences lourdes pour leurs économies, mais aussi pour celles des pays développés.

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