Des Européens inquiets des retards de livraisons de vaccins, les calendriers vaccinaux menacés

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Tous droits réservés Mary Altaffer/AP
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Par euronews avec AFP, AP
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Face aux retards annoncés dans la fabrication des vaccins de Pfizer et AstraZenaca, l'Autriche estime que l'Union européenne aurait dû passer commande plus tôt et l'Italie envisage des poursuites.

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L'Union européenne aurait dû commander plus tôt davantage de vaccins contre le COVID-19. C'est le coup de colère des médecins autrichiens en réaction aux retards de livraison annoncés par Pfizer-BioNTech et AstraZeneca. L'Autriche par exemple ne devrait recevoir que 340 000 doses de vaccin en février au lieu des 650 000 attendues. L'inquiétude des Européens est grande.

Thomas Szekeres, président de l'ordre des médecins en Autriche expliquait hier soir à la télévision autrichienne :

"Je pense que l'Union européenne aurait dû commander plus de vaccins plus tôt, alors nous les aurions reçus, cela n'est pas arrivé et nous devons donc vivre avec nos limites. J'ai parlé au téléphone avec le directeur de Pfizer ce matin, et Pfizer s'en tient à l'accord. Il est convenu que Pfizer livrera les doses prévues au cours des 3 prochains mois."

Autrement dit Pfizer doit rattraper son retard. Mais tout le monde n'en est pas persuadé. Deux jours sont passés depuis le sommet européen sur la crise du Covid-19 et Giuseppe Conte veut désormais poursuivre Pfizer.

Sur Facebook, faisant le point sur la pandémie, le Premier ministre italien Giuseppe Conte a en effet déclaré que l'Italie engagerait des poursuites judiciaires contre Pfizer et AstraZeneca s'ils ne respectaient pas les délais et la quantité de doses de vaccin.

Il affirme que si cela continue ainsi, l'Italie ne recevra que 3,4 millions de doses au cours du premier trimestre au lieu de 8 millions.

Lui aussi à la télévision, le ministre des affaires étrangères Luigi di Maio a expliqué aux Italiens : "nous travaillons pour nous assurer que le plan de vaccination ne change pas son calendrier. Dans les jours à venir, par l'intermédiaire de notre ambassadeur à Bruxelles, nous allons activer tous les réseaux afin qu'avec d'autres pays et la Commission européenne, nous fassions tout ce qui est nécessaire pour faire respecter les contrats conclus avec ces messieurs".

Pfizer-BioNTech explique ses retards en raison d'une adaptation des procédures de livraison.

AstraZeneca dont le vaccin doit encore être approuvé demain, avance une baisse de rendement d'un site de fabrication.

En Belgique, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, a expliqué : "On avait un contrat en vue avec AstraZeneca qui promettait 1,5 million de doses pour le premier trimestre. Et là, AstraZeneca dit on va diminuer de moitié, au lieu de 1,5 million il y aurait 650 000".

"Ce sera rattrapé après mais c'est quand même extrêmement gênant pour le début de la campagne. C'est une très mauvaise nouvelle", a-t-il ajouté.

La Lituanie a quant à elle chiffré à 80% la réduction des doses de vaccins AstraZeneca qu'elle escomptait pour le premier trimestre.

"Cela va perturber nos plans" de vaccination, a pour sa part déclaré le Premier ministre irlandais Micheal Martin, qui a dit s'attendre à une "discussion franche" entre la Commission européenne et AstraZeneca dans les prochains jours.

Moins directs, les responsables français et allemands ont tenté pour leur part de rassurer des populations déjà à cran en raison de la lenteur de la campagne de vaccination.

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