Nouvelles manifestations anti-IVG en Pologne

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Tous droits réservés Czarek Sokolowski/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Plusieurs milliers de personnes sont de nouveau descendues vendredi soir dans les rues de Varsovie pour crier leur colère, à la suite de l'entrée en vigueur d'un arrêt controversé interdisant pratiquement l'avortement.

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Plusieurs milliers de personnes sont de nouveau descendues vendredi soir dans les rues de Varsovie pour crier leur colère, à la suite de l'entrée en vigueur d'un arrêt controversé interdisant pratiquement l'avortement.

Des rassemblements similaires ont eu lieu également dans d'autres villes de Pologne, pour la troisième nuit consécutive depuis la publication de l'arrêt du Tribunal constitutionnel au Journal officiel mercredi.

Conformément aux souhaits de la coalition de droite ultra-catholique au pouvoir, cet arrêt proscrit l'interruption volontaire de grossesse en cas d'anomalies foetales. Désormais, toute IVG est interdite en Pologne sauf en cas de viol ou d'inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger.

Mon corps, mon choix
Le cri des manifestants pro-IVG à Varsovie

"Mon corps, mon choix", "Je pense, j'éprouve, je décide", "La révolution , elle a un utérus", "Vous avez du sang sur vos mains", proclamaient les pancartes brandies par les manifestants à Varsovie où plusieurs milliers de personnes ont répondu à l'appel de la Grève des femmes, le principal mouvement à l'origine des protestations, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Nombre de manifestants portaient des masques ornés d'un éclair rouge, le symbole des militants pro-avortement. Des appels à "l'IVG sur demande" et des mises en garde au gouvernement qui sera "aboli par les femmes", ont retenti au son de tambours et de quelques pétards fumigènes.

Certains portaient des foulards verts autour du cou, le symbole des militants des droits à l'avortement en Argentine, qui ont réussi à obtenir la légalisation de l'avortement dans leur pays le mois dernier.

A Varsovie, la manifestation a abouti, sans incidents majeurs, devant la maison de Jaroslaw Kaczynski, le chef du parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir, protégée par un dispositif imposant de la police. Après un "festival de la liberté" fait de chants, danses et slogans, les organisateurs ont appelé les protestataires à rentrer chez eux.

Les manifestations devraient être suspendues pour le week-end, afin de ne pas interférer avec une mouture polonaise de téléthon annuel.

Une des lois les plus restrictives en matière d'avortement en Europe

La veille, la police a interpellé plusieurs personnes qui tentaient d'entrer dans le bâtiment du Tribunal constitutionnel.

La Pologne, un pays majoritairement catholique, a l'une des lois les plus restrictives en matière d'avortement en Europe.

Aujourd'hui, il y a moins de 2 000 avortements légaux par an en Pologne, selon les données officielles. Les organisations féministes estiment par ailleurs qu'environ 200 000 IVG sont réalisées illégalement ou à l'étranger chaque année.

Le gouvernement affirme que la nouvelle interdiction mettra fin aux "avortements eugéniques", faisant référence à l'avortement de fœtus diagnostiqués avec une trisomie 21, mais selon nombre d'organisations de défense des droits de l'Homme, cette mesure forcera les femmes à mener des grossesses non viables.

La décision du Tribunal a été rendue en octobre, mais le gouvernement a retardé sa formalisation, au milieu de manifestations de masse qui ont rapidement adopté des slogans anti-gouvernementaux bien plus larges.

Selon Ludwik Dorn, un ancien membre de la droite conservatrice, le gouvernement a probablement décidé de publier la décision maintenant dans l'espoir que les manifestations "s'épuiseront" avant que la colère anti-gouvernement ne monte encore pour sa gestion critiquée de la pandémie et des vaccinations.

"C'était maintenant le moins mauvais moment", a écrit M. Dorn dans le journal Gazeta Wyborcza. Selon M. Dorn, le pouvoir pourrait miser sur des divisions au sein des critiques des nouvelles dispositions, entre ceux qui veulent des droits à l'avortement plus larges et ceux qui soutiennent le statu quo précédent.

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