Les démocrates accusent Donald Trump d'être l'"incitateur-en-chef" de l'assaut du Capitole

Des insurgés pro-Donald Trump tentant de pénétrer dans le Capitole le 6 janvier 2021.
Des insurgés pro-Donald Trump tentant de pénétrer dans le Capitole le 6 janvier 2021. Tous droits réservés Photo : John Minchillo (Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.)
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Par Euronews avec AFP
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Une violence inouïe libérée par l'"incitateur-en-chef" Donald Trump : les procureurs démocrates ont accusé mercredi l'ex-président d'avoir déclenché l'assaut meurtrier du Capitole du 6 janvier dernier, au deuxième jour de son procès historique en destitution au Sénat.

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Une violence inouïe libérée par l'"incitateur-en-chef" Donald Trump : les procureurs démocrates ont accusé mercredi l'ex-président d'avoir déclenché l'assaut meurtrier du Capitole du 6 janvier, au deuxième jour de son procès historique au Sénat.

La parole est à l'accusation : neuf élus démocrates de la Chambre des représentants disposent de seize heures maximum, sur deux jours, pour dérouler leurs arguments, à l'aide de vidéos choc.

Même s'ils ont peu de chances de parvenir à convaincre deux tiers des sénateurs de le juger coupable - un seuil élevé fixé par la Constitution - , ces "procureurs" entendent au moins marquer l'opinion lors des audiences retransmises en direct dans tous les Etats-Unis.

Les preuves "vont démontrer que Donald Trump a abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l'incitateur-en-chef d'une dangereuse insurrection", a lancé le chef des "procureurs", l'élu Jamie Raskin, en ouverture.

"Le grand mensonge"

La foule de manifestants pro-Trump "a été envoyée ici par le président", a-t-il ajouté, dans le même hémicycle où avaient fait irruption les partisans du milliardaire républicain, fouillant dans les bureaux quelques instants seulement après l'évacuation en urgence du vice-président Mike Pence et des sénateurs.

"Donald Trump a perpétré un immense crime contre notre Constitution et notre peuple, et la pire violation du serment présidentiel de l'histoire des Etats-Unis", a accusé M. Raskin. C'est pourquoi "il doit être condamné par le Sénat américain".

S'il était reconnu coupable, les démocrates organiseraient en effet dans la foulée un autre vote pour le condamner à l'inéligibilité.

_"Le grand mensonge" _: c'est ainsi que les démocrates ont décrit mercredi la longue campagne de désinformation sur l'élection présidentielle, entretenue par le 45e président américain en affirmant, sans preuve, qu'il avait battu Joe Biden le 3 novembre.

Reclus dans sa luxueuse résidence en Floride, Donald Trump ne viendra pas témoigner. Privé de son compte Twitter, il se fait étonnamment discret, peut-être pour ménager un possible retour en 2024, idée qu'il a caressée.

"Écarter" Trump

Ce procès, une "instrumentalisation politique", va "déchirer" les Etats-Unis, a mis en garde mardi un avocat du 45e président des Etats-Unis, David Schoen. Car "de nombreux Américains le voient pour ce qu'il est : une tentative par un groupe de politiciens d'écarter Donald Trump de la vie politique".

Fort du soutien encore solide de nombreux républicains, le milliardaire a de très grandes chances d'être acquitté, peut-être dès le début de la semaine prochaine.

Ses avocats disposeront aussi de seize heures pour sa défense.

"Nous vous aimons"

D'emblée mardi, les procureurs démocrates étaient apparus décidés à remettre en mémoire des 100 sénateurs, mais aussi des Américains, la violence de cette journée qui s'est soldée par des morts.

Dans un grand silence, ils avaient diffusé une longue vidéo revenant sur cette journée qui restera dans l'Histoire :

- le discours de Donald Trump appelant ses milliers de partisans à marcher sur le Capitole, siège du Congrès. "Vous ne reprendrez jamais notre pays en étant faibles", avait-il lancé ;

- l'ouverture empreinte de solennité des séances parlementaires pour certifier la victoire de Joe Biden ;

- et les images des manifestants entrant de force au Capitole, arpentant les couloirs à la recherche de parlementaires.

Tout en rappelant que deux heures plus tard, Donald Trump avait tweeté une vidéo martelant encore, sans preuve, que l'élection était une "fraude". S'il appelait les manifestants à rentrer chez eux, il ajoutait : "Nous vous aimons".

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Des propos repris mercredi par Jamie Raskin. Nous pensions que le président "allait rassurer l'Amérique (...) mais voilà ce qu'il a dit : Je sais que vous êtes blessés, l'élection nous a été volée", a-t-il lâché.

Affirmer que l'ex-président pourrait être responsable des violences d'un "petit groupe de criminels" qui l'ont "absolument mal compris" est "tout simplement absurde", avaient insisté ses avocats par écrit lundi.

En soulignant qu'il les avait "exhortés à rester pacifiques".

Gardes nationaux dans les vénérables couloirs, hautes barrières protégeant le Capitole : les mesures inédites de sécurité rappellent encore ces violences.

Mardi, les débats avaient été centrés sur une question constitutionnelle: peut-on ou non juger en destitution un ex-président ? Une première historique.

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Selon les avocats de Donald Trump, cela est "absurde et anticonstitutionnel" car, redevenu "simple citoyen", il ne peut tout simplement pas être démis de ses fonctions.

Un argument repris par de nombreux sénateurs républicains. Pour s'éviter de se prononcer sur la conduite même du magnat de l'immobilier, accusent les démocrates.

Cette question a finalement été tranchée par un vote à la majorité simple: en plus des 50 démocrates, six sénateurs républicains ont estimé que le procès pouvait se poursuivre.

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