L'agriculture angolaise est en pleine croissance malgré le Covid

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Par Damon Embling
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Au sud de la capitale angolaise Luanda, une ferme géante est sortie de terre en quelques mois en pleine pandémie du Covid. Illustration du développement de l'agriculture dans ce pays qui veut diversifier son économie.

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Le Covid a bouleversé des pans entiers de l'économie, mais en Angola, le secteur agricole est en plein boom. La création dans la province de Cuanza Sul d'une ferme géante en l'espace de quelques mois malgré la pandémie en est l'illustration.

Sur les immenses parcelles de la ferme Kaundo à Porto Amboim, plus de 500 hectares de terre ont été défrichées dont environ 400 ont déjà un haut rendement. Un exploit quand on sait qu'il y a à peine un an, ces terrains étaient à l'abandon.

"L'une des meilleures terres que j'ai jamais vues"

L'entreprise agricole angolaise Novagrolider a su tirer parti du potentiel de ce site de 10.000 hectares avec son microclimat attractif et ses sols riches et fertiles. "Cette terre est l'une des meilleures que j'ai jamais vues," assure João Macedo, le PDG de la société. "Après analyse, j'ai découvert qu'il n'y en avait pas de plus fertile en Angola," précise-t-il.

Novagrolider a investi dans la création d'une exploitation qui a été fin prête pour les récoltes en six mois, et ce en pleine pandémie mondiale. "Le problème du Covid-19 a des conséquences sur certaines choses, mais pas d'une manière qui nous empêche de mener à bien ce qu'on voulait faire," fait remarquer João Macedo. "On a déjà récolté les melons, les pastèques, les citrouilles, les tomates, etc. Bientôt, on commencera la récolte des mangues et des raisins : on produira bien plus ici," affirme-t-il.

À l'heure où l'Angola diversifie son économie notamment pour atténuer les effets des chocs pétroliers, l'agriculture à des fins commerciales est en plein essor : la pandémie a d'ailleurs contribué à alimenter une production nationale en croissance.

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Récolte de melons sur la ferme Kaundo en Angolaeuronews

Une nouvelle route d'accès

La création de cette ferme était attendue depuis longtemps par les habitants. "Plus de 12 entrepreneurs sont venus ici et à chaque fois, ils sont repartis," raconte Zefa Marimbi, administratrice communale de Capolo à Porto Amboim. "Le problème, c'était l'accès : ils voyaient comment était notre route et ils renonçaient," dit-elle avant d'ajouter : "Puis un jour, un chef d'entreprise est tombé du ciel. Il a dit : Je vais construire la route."

Ce chef d'entreprise, c'est João Macedo, le patron de Novagrolider. Il a fait réaliser cette route de 25 kilomètres en la finançant grâce à l'investissement privé de son entreprise. "Un beau jour, les gens ont réalisé que Porto Amboim existait grâce à la nouvelle entreprise Novagrolider," estime Zefa Marimbi.

"Aujourd'hui, les jeunes ont des emplois, la communauté en tire déjà des revenus," indique l'administratrice communale. "On a des secteurs qui sont secs et cette société a fait beaucoup pour apporter l'eau à ceux qui y vivent," se félicite-t-elle.

De 400 à 1 500 salariés

En réalité, la ferme Kaundo emploie déjà quelque 400 personnes et aujourd'hui, les graines sont semées en vue de faire passer ces effectifs à 1 500 ouvriers.

Son potentiel est immense selon le directeur de production du projet Aldenicio Lino qui a travaillé au Brésil, dans la première région exportatrice de fruits du pays.

"Aujourd'hui, les fruits de l'Angola sont encore inconnus, mais dans un avenir proche, notre pays en vendra de plus en plus parce que sa production est bonne et conforme aux standards internationaux," affirme Aldenicio Lino. "Ce qui nous manque, c'est une réputation, une connaissance des fruits angolais bien installée dans les têtes," reconnaît-il.

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Les nouvelles parcelles de la ferme Kaundoeuronews

Développement à l'export

Et cette ferme a de grandes ambitions pour faire goûter sa production dans le monde.

L'entreprise qui en est à l'origine exporte déjà au Portugal et en Espagne et vise des marchés comme la Namibie, l'Italie et la Pologne.

"Tous ceux qui mangent un fruit provenant de l'Angola y prennent goût," assure le directeur de production du projet Aldenicio Lino. "On a eu des retours sur les réseaux sociaux, Facebook et Instagram et les gens ont envoyé une photo sur WhatsApp pour dire qu'ils avaient acheté un fruit angolais et qu'il était magnifique," se réjouit-il.

Journaliste • Damon Embling

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