Allemagne : un ex-agent du renseignement syrien condamné pour complicité de crimes contre l'humanité

Eyad al-Gharib, se dissimulant lors d'une précédente audience au tribunal de Coblence, le 23 avril 2020
Eyad al-Gharib, se dissimulant lors d'une précédente audience au tribunal de Coblence, le 23 avril 2020 Tous droits réservés THOMAS LOHNES/AFP
Par euronews avec AFP
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Eyad al-Gharib a été condamné à 4 ans et demi de prison par la justice allemande.

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Un ancien membre des services de renseignement syrien a été condamné mercredi par la justice allemande à quatre ans et demi de prison pour "complicité de crimes contre l'humanité" dans le cadre du premier procès au monde lié aux exactions imputées au régime de Bachar al-Assad.

La Haute Cour régionale de Coblence a reconnu coupable le Syrien Eyad al-Gharib, 44 ans, qui occupait un grade subalterne dans le renseignement avant de déserter en 2012, d'avoir participé à l'arrestation en septembre ou octobre 2011 d'au moins trente manifestants à Douma, et à leur transfert vers un centre de détention des services de renseignement.

"Espoir"

Ce verdict "ouvre une porte vers l'espoir (...) L'existence même d'un verdict est encore plus importante que la durée de la peine car c'est le premier pas vers sur un long chemin pour obtenir justice", a réagi le Syrien Wassim Mukdad, partie civile de ce procès et victime de la torture dans le centre Al-Khatib.

"Le nom d'Assad a été prononcé au moins cinq fois pendant l'énoncé du verdict", a aussi relevé l'avocat des parties civiles Patrick Kroker, tandis que le procureur Jasper Klinge y a vu "un signal aux auteurs" de crimes de masse en Syrie.

D'autres procédures ont été lancées en Allemagne mais aussi en Suède ou en France en s'appuyant sur le principe de la compétence universelle qui permet de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves quels que soient leur nationalité et l'endroit où les crimes ont été commis.

Ces recours, sur lesquels l'importante diaspora syrienne en Europe fonde ses espoirs, sont à l'heure actuelle la seule possibilité de juger les exactions perpétrées en Syrie en raison de la paralysie de la justice internationale.

Sentence à venir

L'accusé s'est caché le visage face aux caméras avec un dossier et a écouté son verdict les bras croisés, le regard fixe tourné vers le bas, avec un masque médical sur le visage. Ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel.

Il a été le premier des deux accusés qui comparaissent depuis le 23 avril dernier à recevoir sa sentence.

Le second accusé, Anwar Raslan, 58 ans, considéré comme bien plus central dans le vaste appareil sécuritaire syrien, est poursuivi pour crimes contre l'humanité pour la mort de 58 personnes et la torture de 4 000 détenus notamment.

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