La coalition dirigée par Ryad frappe la capitale yéménite contrôlée par les rebelles

Les raids aériens ont provoqué d'énormes explosions à Sanaa au Yémen dimanche 7 mars 2021.
Les raids aériens ont provoqué d'énormes explosions à Sanaa au Yémen dimanche 7 mars 2021. Tous droits réservés (Hani Mohammed/The Associated Press)
Par Euronews avec AFP
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La coalition militaire dirigée par l'Arabie Saoudite a lancé dimanche une opération contre les rebelles au Yémen avec des frappes notamment sur la capitale Sanaa, après l'interception de drones houthis, selon Ryad, sur le territoire saoudien.

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La coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite a lancé dimanche une opération contre les rebelles au Yémen avec des frappes notamment sur la capitale Sanaa, les premières depuis des mois, après l'interception de drones houthis, selon Ryad, sur le territoire saoudien.

Ces attaques de drones n'ont pas été revendiquées mais l'agence officielle saoudienne SPA a accusé les rebelles Houthis, qui ont multiplié les tirs contre le royaume saoudien ces dernières semaines et menacé de nouvelles attaques. Parallèlement, les rebelles ont repris leur offensive contre la ville pétrolière de Marib, dernier bastion du nord du Yémen encore aux mains des loyalistes.

"L'opération militaire prend pour cible les capacités militaires des Houthis à Sanaa et dans d'autres provinces" du Yémen, a indiqué dimanche la coalition citée par SPA.

Les raids aériens ont provoqué d'énormes explosions à Sanaa, envoyant des colonnes de fumée dans le ciel, ont constaté un correspondant et un photographe de l'AFP. Les Houthis ont fait état de sept frappes aériennes sur la capitale.

Ces raids surviennent après l'annonce par la coalition de l'interception en Arabie saoudite de 12 drones lancés dimanche contre le royaume, dans ce qui constitue une escalade des attaques contre le territoire saoudien.

Selon la coalition, qui soutient militairement le gouvernement yéménite depuis 2015 dans sa guerre contre les rebelles, les drones étaient dirigés contre des cibles "civiles".

Deux missiles visant la ville méridionale de Jizan, ont parallèlement été interceptés, selon la coalition qui n'a pas précisé s'il y avait des victimes ou des dégâts.

"Ligne rouge"

Prendre les civils pour cible en Arabie saoudite est "une ligne rouge", a déclaré la coalition.

Cette recrudescence des violences intervient alors que l'administration américaine de Joe Biden a exhorté les Houthis à la désescalade après les avoir retirés de la liste des "organisations terroristes" pour ne pas entraver selon elle l'acheminement de l'aide humanitaire au Yémen.

Mais "le retrait des Houthis de la liste des groupes terroristes a été interprété de manière hostile par la milice" des Houthis, affirme la coalition citée par SPA.

Les "victoires" des forces progouvernementales face aux Houthis à Marib, ont poussé les rebelles à intensifier leurs attaques contre le royaume, a-t-elle ajouté.

Samedi, des sources militaires gouvernementales ont fait état d'au moins 90 combattants tués des deux côtés en 24 heures dans des violents affrontements à Marib. Les Houthis tentent d'arracher cette ville stratégique depuis un mois aux forces loyalistes soutenues par l'aviation saoudienne.

Les rebelles sont eux soutenus par l'Iran, grand rival région de Ryad. Mais Téhéran dément fournir des armes aux Houthis.

Partis en 2014 de leur bastion du nord du Yémen, les rebelles ont pris le contrôle de vastes régions, dont la capitale Sanaa. Issus de l'importante minorité zaïdite, ils s'estimaient marginalisés par le gouvernement central.

La pire crise humanitaire actuelle au monde

Des années de bombardements n'ont pas réussi à ébranler la mainmise des Houthis sur Sanaa. La prise de Marib par les rebelles constituerait un revers cuisant pour le pouvoir et son allié saoudien.

La guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, d'après les ONG, et entraîné la pire crise humanitaire actuelle au monde selon l'ONU.

Dimanche, David Gressly, le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen, s'est rendu dans le port de Hodeida sur la mer Rouge, un point d'entrée clé pour l'aide humanitaire pour ce pays en guerre.

"J'ai besoin de comprendre la situation au niveau de la nourriture, du carburant, de la santé, de l'eau, de l'éducation et des autres besoins de la population", a-t-il déclaré aux journalistes. "Ce que nous voudrions voir, c'est le port ouvert, pas seulement pour le carburant mais pour d'autres produits."

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La semaine dernière, l'ONU a mis en garde contre une "peine de mort" contre le Yémen après qu'une conférence de donateurs a rapporté moins de la moitié des fonds nécessaires (1,7 milliard de dollars sur les 3,85 milliards espérés) pour financer une aide d'urgence afin d'éviter une famine dévastatrice.

"Après plus d'un an de Covid à travers le monde, les économies sont faibles et ceux qui accordent des financements ont plus de mal à donner de l'argent", a souligné M. Gressly.

Peu après son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden a annoncé la fin du soutien américain à la campagne militaire saoudienne au Yémen, affirmant qu'elle avait "créé une catastrophe humanitaire et stratégique".

Mais il a aussi réaffirmé le soutien de Washington à Ryad dans la défense de son territoire.

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