Fukushima dix ans après : un démantèlement sur plusieurs décennies

Spotlight
Spotlight Tous droits réservés euronews
Tous droits réservés euronews
Par Laurence Alexandrowicz
Partager cet article
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Dix ans après la catastrophe de Fukushima au Japon, nous faisons un point d'étape sur les opérations en cours en vue de démanteler la centrale nucléaire. Un défi relevé en trois étapes sur plusieurs décennies.

PUBLICITÉ

Lors du tsunami, une vague de 15 m de haut a détruit quatre des six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au nord de Tokyo. Depuis la catastrophe, le gouvernement japonais et Tepco, l'exploitant du site, pilotent le démantèlement de la centrale dont tous les réacteurs sont à l'arrêt, opération incluant la décontamination du site qui doit se terminer dans 30 à 40 ans.

Après le tsunami, la première étape avait été de stopper les réacteurs et d'empêcher de nouvelles émissions de radioactivité en déversant de l'eau sur les installations.

La deuxième qui consiste à retirer les combustibles présents dans les piscines des réacteurs durera encore 10 ans. Le mois dernier, le retrait d'environ deux tiers des barres de combustible usé des réacteurs accidentés a été achevé grâce à des robots.

La troisième phase prévoit le retrait des débris. Cette opération longue et délicate qui aura lieu dans les réacteurs 1, 2 et 3 a pris du retard à cause de la crise du Covid-19.

Sur place, 4 000 à 5 000 personnes travaillent quotidiennement, beaucoup sans protection, grâce aux efforts pour la décontamination du site, mais ce n'est pas le cas dans une section essentielle, l'installation ALPS. Cette innovation américaine spécialement créée pour Fukushima filtre l'eau contaminée.

L'eau traitée est ensuite entreposée dans un millier de cuves : à l'intérieur, 1,2 million de m³ d'eau. Mais ces réservoirs seront pleins en 2022. Il faudra donc évacuer cette eau et deux pistes sont envisagées : la vaporiser dans l'air ou la rejeter en mer. Cela inquiète les pêcheurs et agriculteurs locaux qui craignent que leurs produits ne souffrent à nouveau d'une mauvaise réputation. Le gouvernement réfléchit à la meilleure solution qui sera mise en oeuvre dans deux ans au maximum, après le feu vert de l'autorité de sûreté nucléaire, organisme indépendant créé après la catastrophe de Fukushima, qui veille à la sécurité.

Ces rejets sont effectués couramment dans le monde, rappelle Christophe Xerri, directeur de la Division du cycle du combustible nucléaire et de la technologie des déchets à l'Agence internationale de l'énergie atomique à Vienne. "Tous les réacteurs nucléaires sont autorisés à rejeter de petites quantités de radioactivité dans l'eau et dans l'air, tout ceci est évidemment soumis à un contrôle réglementaire," précise-t-il.

Depuis la catastrophe, le Japon a modifié ses normes de sécurité sur ses centrales nucléaires et partage désormais son expérience avec la communauté internationale.

Journaliste • Laurence Alexandrowicz

Video editor • Sebastien Leroy

Sources additionnelles • Cameraman : Miyazu Susumu ; production : Youcef Koliai ; editor in chief : Serge Rombi

Partager cet article

À découvrir également

Rejet des eaux traitées en mer : la vie reprend son cours à Fukushima

Silence et prières au Japon pour honorer les 18 500 victimes de la triple catastrophe de 2011

Fukushima : un musée commémoratif ouvre ses portes