Situation tendue en France, des inquiétudes en Europe concernant le vaccin AstraZeneca

Arrivée d'une patiente aux urgences de l'hôpital de Melun, en France, 8 février 2021
Arrivée d'une patiente aux urgences de l'hôpital de Melun, en France, 8 février 2021 Tous droits réservés Thomas Samson/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
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Par euronews avec AFP,AP
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Les services de réanimation de la région parisienne doivent être désengorgés. Le seuil critique approche. Inquiétude aussi concernant le vaccin AstraZeneca. L'Agence européenne du médicament enquête sur d'éventuels "liens avec les cas de thrombose enregistrés en Europe".

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La situation de l'épidémie de Covid-19 est "tendue et inquiétante" en France pour reprendre les mots du ministre de la santé Olivier Véran. Trois régions inquiètent particulièrement : l’Île de France, les Hauts de France et Provence Alpes Côte d'Azur. Le seuil des 4 000 malades en réanimation a été de nouveau dépassé au niveau national, comme à l'automne 2020. Si cette tendance se poursuit, le gouvernement envisage de nouvelles restrictions. Mais d'abord, il faut relâcher la pression sur les hôpitaux de la région parisienne :

"Ce soir, 1 080 patients y sont pris en charge : presque le pic de la deuxième vague. Si le rythme continue à être le même, nous dépasserons 1 500 à la fin du mois de mars, ce qui correspond à un seuil critique".

Le virus circule à un niveau élevé dans la région la plus peuplée de France, avec 350 cas pour 100 000 habitants en moyenne chaque semaine contre 220 au niveau national.

"Nous préparons déjà des transferts importants de patients vers d'autres régions qui pourraient avoir lieu dès ce weekend. Quand je dis importants, je veux dire que nous parlons de dizaines, voire de centaines de patients qui pourraient être évacués de l'IDF (région Île de France, qui comprend Paris et ses départements limitrophes, Ndlr) vers d'autres hôpitaux, d'autres régions du pays. Cette solidarité entre régions est cruciale car elle permet de sauver des vies" a expliqué Olivier Véran, ministre français de la santé, lors de son point presse hebdomadaire.

Autre mesure pour éviter la saturation, "des déprogrammations importantes, et demain massives, des soins chirurgicaux programmés", afin de libérer des lits. L'Agence régionale de santé (ARS) avait donné mardi "l'ordre ferme" aux hôpitaux et cliniques franciliens de déprogrammer 40 % de leurs activités médicales et chirurgicales les moins urgentes pour augmenter les capacités d'accueil.

Le nombre quotidien de cas confirmés est redescendu autour de 27 000 jeudi, après avoir grimpé à plus de 30 000 la veille, selon les données de Santé Publique France, qui compte désormais au moins 89 856 morts liés à l'épidémie dans le pays, dont 64 612 décès enregistrés à l'hôpital (+266 depuis mercredi).

Selon le ministre, le variant britannique représente désormais plus de 67 % des cas positifs en France. Ce même variant est responsable de l'augmentation des malades dans toute l'Europe.

Une étude anglaise publiée mercredi a conclu que le variant anglais était non seulement plus contagieux mais aussi 64% plus mortel que le coronavirus classique.

Après sept semaines de couvre-feu à 18h en métropole et plus de quatre mois de fermeture pour les restaurants, bars, lieux culturels et salles de sport, l'exécutif veut pourtant tout faire pour éviter un confinement strict de l'Hexagone comme au printemps.

Les considérations économiques jouent, alors qu'en un an la pandémie a coûté 360 000 emplois, et que l'Etat a déboursé plus de 300 milliards d'euros d'aide l'année dernière.

Pour contrer l'épidémie, les autorités parient sur une accélération de la campagne de vaccination, avec un objectif de 10 millions de premières injections d'ici mi-avril.

Mais cette campagne reste tributaire d'une régularité des approvisionnements toujours fragile, de la coordination entre les acteurs et des réticences à se faire vacciner.

De ce point de vue, la défiance risque de s'installer. Car sur le front des vaccins, il y a eu de bonnes et de mauvaises nouvelles.

D'une part, le vaccin de Johnson&Johnson a été approuvé par l'Agence européenne des médicaments, C'est un vaccin plus facile à stocker à des températures plus élevées et plus facile à administrer, puisqu'il s'agit d'un vaccin à une dose.

Par ailleurs, le vaccin Novavax a été efficace à 96 % lors d'un essai de phase avancée mené au Royaume-Uni, ce qui le rapproche de l'autorisation de mise en circulation.

En revanche, le vaccin d'AstraZeneca suscite de nouvelles inquiétudes.

Le Danemark, la Norvège et l'Islande ont suspendu son utilisation après le signalement d'une trentaine de décès suspects liés à des thromboses sur 5 millions d'injections. L'Italie, l’Autriche, la Roumanie, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg ont aussi suspendu la vaccination de certains lots reçus d'AstraZeneca en lien avec l'apparition de problèmes de coagulation.

L'agence européenne du médicament a lancé une enquête accélérée sur sur d'éventuels "liens entre les cas de thrombose enregistrés en Europe et l'administration de ce vaccin AstraZeneca".

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