Harcèlement scolaire : l'hommage à Alisha, 14 ans, harcelée et tuée par deux camarades

Harcèlement scolaire : l'hommage à Alisha, 14 ans, harcelée et tuée par deux camarades
Tous droits réservés AFP
Par Guillaume Petit avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Plus de 2 000 personnes ont rendu hommage dimanche à Alisha, adolescente de 14 ans victime de harcèlement, morte noyée le 8 mars dans la Seine après avoir été violemment frappée par deux camarades.

PUBLICITÉ

Son nom et son visage sont devenus en quelques jours le symbole d'un triste fléau, un mal qui ronge et qui tue : le harcèlement scolaire. Un fléau qui a tué Alisha, 14 ans, morte noyée dans la Seine le 8 mars dernier après avoir été violemment frappée par deux de ses camarades, âgés de 15 ans.

Son décès bouleverse la France. Plus de 2 000 personnes ont assisté à une marche blanche ce dimanche à Argenteuil, avec des t-shirts à son effigie et des fleurs blanches à la main. Beaucoup de parents avec leurs enfants étaient venus rendre hommage à cette adolescente décrite comme "discrète" et "joyeuse".

La mère d'Alisha s'est recueillie, bouleversée. Alisha se rêvait "expert comptable", a-t-elle confié, lors d'une prise de parole, au côté du père. "Elle était très sérieuse à l'école, une bonne élève. C'est une fille formidable, serviable, en plus d'être ma meilleure amie".

"Je n'arrive pas à croire ce qu'il m'arrive. Son départ brutal et violent m'empêche de dormir. Je n'arrive plus à dormir. J'attends tous les jours que ma fille rentre à la maison. Alisha me manque, je me sens seule, on m'a arraché une partie de moi", a déclaré la mère d'Alisha, déchirée par l'émotion.

"Stop au harcèlement", "justice pour Alisha" : des pancartes étaient brandies pour dénoncer le harcèlement scolaire, plus que jamais d'actualité et renforcé par les réseaux sociaux.

Le rôle des réseaux sociaux

Car avant le meurtre, Alisha a d'abord été victime de harcèlement sur le réseau social Snapchat. Des photos d'elle en sous-vêtements circulent. Deux camarades lui tendent un guet-apens dans l'après-midi du 8 mars. Dans un lieu à l'écart des habitations, elle aurait été brutalement frappée puis jetée dans le fleuve, encore consciente.

Les deux adolescents, un garçon et une fille, ont été mis en examen pour assassinat et placés jeudi en détention provisoire. Selon le parquet, les relations entre les trois jeunes, amis au départ, se seraient dégradées au fil du temps, à cause d'amourettes et des "futilités" adolescentes.

Les choses s'étaient envenimées au point que leur lycée avait temporairement exclu les deux suspects pour le harcèlement de la victime. Les deux mis en examen devaient passer en conseil de discipline le lendemain du drame.

2 élèves sur 10

Face à l'émotion suscitée par le drame, la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa a annoncé dimanche la création d'un "comité contre le harcèlement" pour renforcer la vigilance de la part des parents et mieux les "outiller" pour faire face à ce fléau.

Le "cyberharcèlement doit être sanctionné plus sévèrement", a aussi déclaré dans Le Parisien de dimanche le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.

Car il y a beaucoup à faire. Une étude de l’UNESCO estime qu’environ deux élèves sur dix subiraient le harcèlement scolaire. Un phénomène encore trop sous-estimé et face auquel les parents n'ont parfois que trop peu d'armes. En France, 700 000 élèves seraient concernés.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

France : minute de silence dans les collèges et lycées et hommage au professeur assassiné à Arras

Assassinat d'un professeur à Arras : la France en alerte attentat, 7 000 soldats mobilisés

Ce que l'on sait de l'attaque au couteau dans un lycée d'Arras