Roman Protassevitch s'est tourné vers nous : "il a dit qu'il risquait la peine de mort"

Roman Protassevitch s'est tourné vers nous : "il a dit qu'il risquait la peine de mort"
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Par euronews avec AFP, AP
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Avion détourné, journaliste arrêté : la Lituanie dénonce un terrorisme d'état du Bélarus. Les États-Unis exigent la libération de Roman Protassevitch et l'Union européenne planche sur des sanctions contre le régime du président Loukachenko.

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C'est avec plusieurs heures de retard et avec des passagers en moins que le vol Athènes-Vilnius de la compagnie Ryanair est finalement arrivé à destination. A la descente de l'avion, la première ministre lituanienne et des militants de l'opposition bélarusse attendaient les passagers. Sur quelques pancartes, on pouvait lire : où est Roman ?

Des voyageurs ont témoigné : le journaliste et activiste Roman Protassevitch est resté à Minsk, où l'avion a dû se poser sur ordre du Bélarus. Des chiens sont montés à bord pour vérifier s'il n'y avait pas une bombe, et puis les forces bélarusses ont arrêté le journaliste et l'ont fait descendre de l'avion. Sa compagne et quatre autres personnes n'étaient pas remontées à bord quand le Boeing a redécollé pour Vilnius.

"Quand il a su que l'avion allait à Minsk, il n'a rien dit. Il s'est juste tourné vers les gens et a dit qu'il risquait la peine de mort" a expliqué la passagère Monika Simkiene.

Le président lituanien Gitanas Nauseda a qualifié l'incident de "terrorisme d'État" :

"Nous avons besoin d'une enquête très approfondie de l'organisation internationale de l'aviation civile pour savoir comment un acte de terrorisme d'État a pu être commis aux yeux de tous."

La version officielle du Bélarus est tout autre : il y avait un engin explosif à bord de l'avion selon le chef des forces armées du Bélarus Andrey Gurtzevitch qui a confirmé que l'avion de ligne avait été escorté par un avion de chasse MiG-29 jusqu'à une piste isolée de l’aéroport de Minsk.

Mais aucun explosif n'a finalement été découvert.

A 26 ans, Roman Protassevitch est l'ancien rédacteur en chef de l'influent média d'opposition bélarusse Nexta, et il est inscrit depuis novembre sur une liste d'individus impliqués dans des activités terroristes par les services secrets du Bélarus.

Fondé en 2015, Nexta ("Quelqu'un" en bélarusse) est un média qui a joué un rôle clé dans la récente vague de contestation de la réélection en 2020 du président Alexandre Loukachenko, qui occupe ces fonctions depuis 1994.

Ce détournement et cette arrestation ont suscité l'indignation de Washington qui exige la libération de Roman Protassevitch et de l'Union européenne qui prévoit des sanctions contre le président bélarusse Loukachenko.

La répression brutale des manifestants après les dernières élections controversées l'été dernier avait suscité la même indignation.

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