Début du procès de l'affaire Mila : 13 jeunes prévenus devant les juges

Début du procès de l'affaire Mila : 13 jeunes prévenus devant les juges
Début du procès de l'affaire Mila : 13 jeunes prévenus devant les juges Tous droits réservés LIONEL BONAVENTURE/AFP or licensors
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Par euronews avec AFP
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Treize personnes doivent être jugées jeudi à Paris pour avoir participé au harcèlement de l'adolescente Mila, parfois accompagné de menaces de mort, après sa publication d'une vidéo polémique sur l'islam.

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Treize personnes doivent être jugées jeudi à Paris pour avoir participé au harcèlement de Mila, une adolescente qui avait publié sur les réseaux sociaux une vidéo polémique sur l'islam.

A la suite d'une première vidéo où elle critiquait rudement l'islam et le Coran, l'adolescente avait été contrainte en janvier 2020 de quitter son lycée en Isère. Elle avait été placée sous protection policière et avait à nouveau fait le "buzz" mi-novembre. Sur le réseau social TikTok, elle avait lancé à ses détracteurs : "Et dernière chose, surveillez votre pote Allah, s'il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, j'les ai toujours pas sortis".

Les prévenus, âgés de 18 à 30 ans, ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel et sont jugés pour harcèlement en ligne. Certains seront également jugés pour menaces de mort, et pour l'un d'eux menace de crime.

"Le procès de la terreur numérique"

Deux d'entre eux ont formulé des demandes de renvoi, qui seront examinées à l'ouverture de l'audience jeudi à 13h30, a-t-on appris auprès de plusieurs avocats. La jeune femme, qui vient de fêter ses 18 ans et qui publie le 23 juin un livre sur cette affaire, sera présente à l'audience.

"Ce procès est celui de la terreur numérique qui déchaîne des meutes sexistes, homophobes, intolérantes contre une adolescente", a déclaré à l'AFP Richard Malka, l'avocat de Mila.

Celui-ci assure que Mila n'a fait "qu'exercer un droit" : celui de blasphémer. Pour lui, ce procès est aussi _"celui de 13 personnes, sans histoire, qui, cachées derrière leur écran et leur pseudonyme, ont souhaité broyer le crâne et lacérer le corps d'une mineure devenue leur bouc émissaire". _"Ce lynchage numérique doit être sanctionné", considère Me Malka.

"Sur plusieurs milliers de tweets, on a identifié quelques-uns (des auteurs) et ce sont ceux-là qui sont poursuivis (...) On fait assumer à celui qui a fait un tweet la totalité des menaces des autres", s'inquiète de son côté Gérard Chemla, l'avocat d'un des prévenus.

Ce dernier a, selon son conseil, eu "une réaction assez sotte et épidermique, comme il y en a tous les jours sur Twitter". "Mon client est complètement dépassé par cette affaire là", assure Me Chemla.

Un autre avocat de la défense, Marc Bailly, dénonce "la violence de la procédure", destinée selon lui à mettre "un coup de lumière" sur l'infraction de cyber-harcèlement, "qui est nouvelle".

Depuis 2018, ce délit peut être constitué dès lors que plusieurs personnes - qui s'en prenant à une même victime - savent que leurs propos ou comportements caractérisent une répétition, sans que chacune de ces personnes ait agi de façon répétée ou concertée.

Que risquent les prévenus ?

Originaires de toute la France, les prévenus avaient été placés en garde à vue entre février et avril dans le cadre d'une enquête menée par le tout nouveau pôle national de lutte contre la haine en ligne.

Athées, catholiques ou musulmans, ces jeunes, très actifs sur les réseaux sociaux et pour la plupart sans antécédent judiciaire, ont en majorité reconnu être les auteurs des messages et dit les "regretter".

Devant les enquêteurs, ils ont expliqué avoir agi "à chaud" sous le coup de la "colère" ou "choqués" par les propos de Mila.

Les prévenus encourent deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende pour le harcèlement en ligne, trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende pour les menaces de mort. Deux personnes ont déjà été condamnées à des peines de prison pour avoir menacé de mort Mila.

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