Amnesty international dénonce dans un rapport le traitement "atroce" subi par des migrants en Libye

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Par Joanne MassardAFP
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Dans son dernier rapport, Amnesty international (AI) dénonce le traitement que subissent les migrants interceptés en Méditerranée et envoyés dans des centres de détention en Libye. L'ONG y déplore également l'aide "honteuse" des Européens.

Dans son dernier rapport, accablant, publié le 15 juillet 2021, Amnesty international (AI) dénonce le traitement que subissent les migrants interceptés en Méditerranée et envoyés dans des centres de détention en Libye. L'ONG y déplore également l'aide "honteuse" des Européens.

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Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue une voie privilégiée pour des dizaines de milliers de migrants qui tentent de rejoindre l'Europe par la mer au risque de leur vie.

Dans son rapport, Amnesty International affirme que fin 2020, la Direction libyenne de lutte contre les migrations illégales (DCIM, dépendant du ministère de l'Intérieur) a "légitimé" ces violations des droits humains en prenant le contrôle de deux centres de détention gérés par des milices, où des centaines de réfugiés et de migrants ont fait l'objet de disparitions forcées ces dernières années.

Le rapport fait état de coups, violences sexuelles, extorsion de rançons, travail forcé et conditions de détention inhumaines dans sept centres de la DCIM en Libye. Dans l'un de ces centres, des témoins ont fait état de viols sur des femmes par des gardiens. Ces derniers les forçaient à avoir des relations sexuelles "en échange de nourriture ou de leur liberté", selon l'ONG.

Ce rapport effroyable jette une nouvelle lumière sur les souffrances des personnes interceptées en mer et renvoyées en Libye, où elles sont immédiatement détenues arbitrairement et systématiquement soumises à des actes de torture, des violences sexuelles, au travail forcé et à d'autres formes d'exploitation en toute impunité.
Diana Eltahawy
Directrice régionale adjointe d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique

La directrice régionale adjointe d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord explique aussi que : "Dans le même temps, les autorités libyennes ont récompensé ceux qui étaient (...) soupçonnés d'avoir commis de telles violations avec (...) des promotions".

Amnesty International a appelé les autorités libyennes à fermer "immédiatement" ces centres de détention.

L'ONG a par ailleurs dénoncé "la complicité des Etats européens qui continuent honteusement d'aider les gardes-côtes libyens à capturer des personnes en mer et à les renvoyer de force dans l'enfer de la détention en Libye".

Les Etats européens "doivent suspendre leur coopération sur les migrations et les contrôles des frontières avec la Libye", et aider "de façon urgente des milliers de personnes coincées là-bas et ayant besoin d'être protégées", a t-elle indiqué.

Les agences de l'ONU et les ONG opérant en Méditerranée dénoncent régulièrement les politiques européennes de retour forcé de migrants vers la Libye, où ils sont enfermés dans des centres de détention dans des conditions très dures.

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