Tunisie : l'inquiétude est générale et le ras-le-bol des crises monte

Tunisie : l'inquiétude est générale et le ras-le-bol des crises monte
Tous droits réservés Hedi Azouz/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
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Par euronews avec AFP
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En Tunisie, trois jours après le coup de force du président, l'inquiétude est générale et le ras-le-bol monte dans la population plongé au cœur d'une triple crise économique, sanitaire et politique.

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Trois jours après le coup de force du président tunisien Kaïs Saïed, dans le quartier de Bab el-Fella à Tunis, sur le marché, les Tunisiens vont et viennent, inquiets de la situation politique bien sûr, mais surtout de l'impact que celle-ci pourrait encore avoir sur leur vie quotidienne déjà difficile.

Certains étals sont à moitié vides, preuve concrète de la crise économique qui sévit depuis 10 ans et alimente le ressentiment populaire contre la classe politique.

"Depuis la révolution du Jasmin, la vie est devenue très difficile, les gens ne peuvent rien se permettre, même si nous vendons notre viande à bas prix. Ici, tout est bon marché, tous les étals sont bons marchés, mais même comme ça, les gens n'y arrivent pas" explique Bechir el-Dridi, un boucher du marché.

Le président tunisien parviendra-t-il à changer la donne ?

L'inquiétude est pour l'instant générale en Tunisie et à l'étranger. Car face aux multiples crises qui frappent son pays, le président Kaïs Saïed a suspendu le parlement, démis de leurs fonctions le premier ministre pour sa gestion désastreuse de la crise sanitaire, une série de conseillers gouvernementaux et de chargés de missions, puis il a écarté le procureur général de la justice militaire ainsi que les ministres de la Défense et de la Justice après s'être attribué le pouvoir judiciaire dans le cadre des mesures exceptionnelles.

Il a assuré qu'il était attaché aux libertés publiques, et ferait en sorte de les protéger.

Mais mercredi soir, il a limogé le PDG de la chaîne de télévision nationale, Laassad Dhahech. Il l'accuse d'avoir tenté de semer le trouble en limitant l'accès de la chaîne à un militant des droits de l'homme et à une représentante du syndicat des journalistes.

Depuis le printemps arabe en 2011 et la chute de Ben Ali, la démocratie n'a hélas pas apporté la prospérité. Les problème du chômage, profondément enraciné, la dégradation des infrastructures publiques et du pouvoir d'achat, à l'origine du soulèvement contre son régime autoritaire, n'ont jamais été résolus. 

Et la Tunisie fait face à un mur de dettes. L'économie tunisienne battait déjà de l'aile avant que la pandémie ne frappe, avec un taux de chômage de 18 % et cela a empiré. En début d'année, les jeunes manifestaient pour réclamer des emplois et la fin des brutalités policières.

Sur le plan politique, depuis les élections d'octobre 2019 qui ont débouché sur un Parlement très fragmenté, le pays a connu trois chefs de gouvernement et vu s'accentuer les luttes de pouvoir en pleine crise sociale et sanitaire.

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