Covid-19 : l'OMS réclame un moratoire sur la 3ème dose pour lutter contre le retard des pays pauvres

Covid-19 : l'OMS réclame un moratoire sur la 3ème dose pour lutter contre le retard des pays pauvres
Tous droits réservés Salvatore Di Nolfi/AP
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Par euronews avec AFP
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Face au gouffre entre pays riches, où les vaccins anti-Covid abondent, et les pays pauvres qui n'ont pu immuniser qu'une faible partie de leur population, l'OMS a réclamé mercredi un moratoire sur les doses de rappel pour tenter de rétablir un semblant d'équilibre.

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Faut-il administrer une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 aux populations âgées et vulnérables ? L'Organisation mondiale de la santé appelle à un moratoire de huit semaines alors que l'Allemagne et Israël ont d'ores et déjà annoncé des campagnes pour une troisième dose destinée aux personnes âgées et aux populations vulnérables dont le système immunitaire ne produit parfois pas assez d'anticorps malgré un schéma vaccinal complet. 

En Hongrie, les troisièmes doses ont commencé à être administrées le 1er août. La France et le Royaume-Uni l'envisagent aussi pour l'automne.

Selon le patron de l'OMS, ce moratoire permettrait d'atteindre l'objectif qu'il avait fixé en mai : vacciner au moins 10 % de la population de tous les pays du monde et de ne pas creuser davantage le retard accusé par les pays pauvres en matière de vaccination.

"Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas accepter que des pays qui ont déjà utilisé la majeure partie de l'offre mondiale de vaccins en utilisent encore plus alors que les personnes les plus vulnérables d'autres régions du monde restent sans protection", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS.

Une mise en garde lancée alors que le système Covax, géré en partie par l'ONU, n'a pas été en mesure de livrer le nombre de vaccins aux pays pauvres qu'il s'était fixé.

Selon l'OMS, 10 pays concentrent 75% des doses de vaccin administrés. Dans les pays à faible revenu, seulement 1% des populations ont reçu au moins une dose, contre plus de la moitié des habitants des pays à revenu élevé.

Une idée de moratoire accueillie froidement par Washington

Mais au vu des premières réactions, l'idée d'un moratoire sur les troisièmes doses de vaccin ne séduit pas vraiment. Si les États-Unis n'ont pas encore pris de décision sur ce sujet, la Maison Blanche estime qu'elle n'a "pas besoin" de choisir entre administrer une troisième dose aux Américains ou en faire don à des pays pauvres.

"Nous avons annoncé hier que nous avions franchi une étape importante avec plus de 110 millions de vaccins offerts à d'autres pays du monde, soit plus que tous les autres donneurs réunis", a rappelé Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche. "Nous demandons à la communauté internationale de s'engager elle aussi. (...) Mais nous pensons que nous pouvons faire les deux (administrer une troisième dose et faire des dons)".

"Notre objectif est double : nous voulons fournir une troisième vaccination à titre préventif aux personnes vulnérables en Allemagne et parallèlement apporter notre soutien pour une vaccination si possible de l'ensemble des populations dans le monde" en donnant des dizaines de millions de doses à Covax, a quant à lui expliqué un porte-parole du ministère allemand de la santé à l'AFP.

Controverse sur les prix des vaccins

Au sein de l'OMS, on s'interroge aussi sur l'utilité d'une troisième dose. La responsable des vaccins Kate O'Brien assure ne pas disposer "d'éléments de preuve complets".

L'OMS a aussi demandé un effort aux entreprises sur un autre front : celui des prix. Pfizer et Moderna, qui ont produit en un temps record des vaccins à ARN messager, les plus efficaces sur le marché, vont augmenter les prix des doses pour l'Union européenne, parce qu'elles ont adapté leur sérums aux variants, selon un ministre français.

Mariangela Simao, chargée de l'accès aux médicaments à l'OMS, a rappelé qu'il était _"très important que les entreprises pratiquent des prix abordables". _"Dans une situation de marché normale les prix devraient baisser, pas augmenter", a-t-elle souligné, rappelant que Pfizer comme Moderna avaient non seulement réussi à augmenter leur production mais aussi leur productivité. "Nous enjoignons à ces entreprises de maintenir les prix bas et abordables", a-t-elle insisté.

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