JO de Tokyo : deux entraîneurs bélarusses sanctionnés par le CIO dans l'Affaire Timanovskaïa

Kristsina Timanovskaïa, montrant un tshirt où il est écrit, en anglais, "Je veux juste courir", lors de sa conférence de presse à Varsovie, le 5 août
Kristsina Timanovskaïa, montrant un tshirt où il est écrit, en anglais, "Je veux juste courir", lors de sa conférence de presse à Varsovie, le 5 août Tous droits réservés WOJTEK RADWANSKI/AFP
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Par euronews avec AFP
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Le comité international olympique a retiré leur accréditation. Le Bélarus a rapidement réagi en promettant de défendre sa délégation contre "toute discrimination".

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Le Comité international olympique a sanctionné vendredi deux entraîneurs bélarusses en leur retirant leurs accréditations pour les JO de Tokyo, en raison de leur rôle dans l'affaire Kristsina Timanovskaïa, cette athlète menacée d'être rapatriée de force au Bélarus après avoir critiqué les instances sportives de son pays.

"_Une commission disciplinaire a été mise en place par le CIO dans le cadre de l'affaire Kristsina Timanovskaïa pour clarifier les circonstances de ce qu'il s'est passé et le rôle joué par les entraîneurs Artur Shimak et Yury Maisevich_", a expliqué le CIO sur son compte Twitter.

"Dans l'intérêt des sportifs du comité olympique bélarusse qui sont toujours à Tokyo et à titre provisoire, le CIO a annulé et retiré la nuit dernière les accréditations de M. A. Shimak et de Y. Maisevich", a poursuivi l'instance olympique.

"Il a été demandé aux deux entraîneurs de quitter le Village olympique avec effet immédiat, ce qu'ils ont fait. Il leur a été offert la possibilité d'être entendus", conclut le texte, sans donner plus de précisions.

Le président du CIO, Thomas Bach, a affirmé vendredi après-midi à Tokyo, lors de sa conférence de presse-bilan des JO-2020, que "la procédure continuait" : "elle n'est pas terminée, la commission disciplinaire prendra les sanctions et décisions appropriées".

"Protéger les sportifs"

"Nous ne sommes pas en position de changer le système politique dans un pays, ce n'est pas notre mission. Notre responsabilité est de protéger les sportifs du mieux possible, de sanctionner et tenir loin des Jeux ceux qui ne respectent pas nos valeurs", a-t-il répondu à un journaliste qui l'interrogeait sur le cas particulier du Belarus, déjà sanctionné par le passé par le CIO.

"Nous sommes très heureux de savoir que cette sportive est en sécurité maintenant en Pologne et nous lui avons offert notre aide via le comité olympique polonais pour l'aider dans ses ambitions sportives", a conclu le patron du mouvement olympique.

Le Bélarus promet défendre sa délégation contre "toute discrimination"

Suite à la sanction prise par le CIO, le Bélarus n'a pas tardé à réagir. Le Comité olympique bélarusse s'est dit prêt ce vendredi à défendre sa délégation contre "les discriminations".

L'instance olympique du pays a, en effet, déclaré sur Telegram qu'elle "continuera de protéger les intérêts de tous les athlètes et entraîneurs contre toutes les formes de discrimination".

Le Comité bélarusse note, toutefois, que la sanction du CIO est "provisoire" et que "le procédure se poursuit".

"Nous sommes ouverts à la poursuite du dialogue et collaborons étroitement avec le CIO pour comprendre les raisons de la décision qui a été prise", poursuit-il, assurant que les deux responsables sanctionnés allaient rentrer à Minsk et se "réservent le droit de faire appel".

Le président du Comité olympique bélarusse n'est autre que le fils du président Alexandre Loukachenko qui dirige d'une main de fer depuis 1994 cette ancienne république soviétique, secouée par une répression contre l'opposition après des élections présidentielles contestées.

"Je veux juste poursuivre ma carrière sportive"

Kristsina Timanovskaïa, menacée d’être rapatriée de force dans son pays pour en avoir critiqué les instances sportives en plein Jeux olympiques de Tokyo, s'etait réfugiée dans l'ambassade de Pologne au Japon. Elle a ensuite rejoint Varsovie qui lui a accordé un visa humanitaire.

Dans la capitale polonaise, l'athlète bélarusse, spécialiste du 100 et du 200 m, s'est exprimé publiquement pour la première fois ce jeudi soir. La sportive a reconnu lors de cette conférence de presse qu'elle était "surprise que la situation soit devenue un tel scandale politique", compte tenu du fait qu'il s'agissait au début d'une question sportive.

"Je ne pense pas à l'asile politique", a-t-elle assuré. "Je veux juste poursuivre ma carrière sportive", a martelé Kristsina Timanovskaïa, ajoutant que son mari, Arseni Zdanevitch, qui a fui en Ukraine et a également obtenu un visa humanitaire en Pologne, était "déjà en route" pour la rejoindre.

Kristsina Timanovskaïa était l'une des plus de 2 000 personnalités sportives bélarusses qui ont signé une lettre ouverte appelant à de nouvelles élections et à la libération de prisonniers politiques.

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