Afghanistan : sous le feu des critiques, l'administration américaine se justifie

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Par euronews
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Des opposants républicains parlent d'une sortie désorganisée voire humiliante pour les États-Unis, qui rappellerait la chute de Saïgon en 1975.

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Il y a près de 20 ans, les talibans étaient chassés du pouvoir par les Américains, peu après les attentats du 11 septembre. 20 ans plus tard, les talibans ont pris le contrôle de quasiment tout le pays en 10 jours et sont sur le point de prendre le pouvoir à Kaboul. Parallèle saisissant : les États-Unis ont transféré en urgence le personnel de leur ambassade à l'aéroport international de Kaboul. 

La débâcle est totale pour les forces de sécurité afghanes. Et aux États-Unis, les détracteurs de Joe Biden parlent de retraite "non organisée" voire "humiliante".

Mais Washington défend sa stratégie. "Nous sommes en Afghanistan depuis 20 ans, cela représente mille milliard de dollars, 2 300 vies américaines perdues. Et après avoir réussi à faire ce que nous avions prévu de faire au départ, le président a décidé qu'il était temps de mettre fin à cette guerre, pour que les États-Unis ne soient plus au milieu de cette guerre civile en Afghanistan", a déclaré le Secrétaire d'État américain Antony Blinken.

Les troupes américaines devaient achever leur retrait le 31 août, c'était prévu. Mais l'avancée des talibans a pris l'administration américaine de court et des milliers de soldats ont du être rapatriés pour assurer le transfert de l'ambassade.

Certains font un parallèle avec la chute de Saïgon en 1975, au Vietnam, quand le régime pro-américain avait perdu face aux communistes.

Washington assure qu'une présence supplémentaire n'aurait rien changé et renvoie la balle dans les mains de l'armée afghane."La communauté internationale a investi sur 20 ans des milliards de dollars dans ces forces afghanes, avec l'équipement le plus moderne et le plus sophistiqué, ce que les talibans n'avaient pas", a souligné Antony Blinken. 

"Malheureusement, ils (les afghans) n'ont pas été en mesure de défendre le pays. Et je pense que cela explique pourquoi tout cela s'est passé aussi vite", a-t-il également déclaré sur NBC.

Le retrait des forces américaines avait été décidé sous Donald Trump. En échange, les insurgés s'étaient engagés à ne pas laisser des terroristes opérer depuis les territoires qu’ils contrôlent, et à entamer des négociations de paix avec le gouvernement de Kaboul. Des pourparlers qui n'ont jamais abouti.

Dans une interview donnée sur Fox News, l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo propose "d'écraser les talibans qui encerclent Kaboul" avec toute la "puissance aérienne américaine". "Nous ne devrions pas les supplier d'épargner la vie des Américains", dit-il.

L'opposition républicaine pointe du doigt un "désastre prévisible", tout aussi prévisible que la progression des talibans entamée depuis des mois. Un retour en force des insurgés qui risque bien de venir ternir le sombre vingtième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.

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