Afghanistan | Dépassés par la situation, les pays occidentaux organisent le rapatriement de leurs ressortissants dans la précipitation.
Face à l'offensive fulgurante des talibans, et leur prise de pouvoir an Afghanistan, la panique a gagné une partie de la population. Beaucoup tentent de fuir le pays, pour échapper au nouveau régime que le mouvement islamiste promet de mettre en place.
"Pour l'avenir, j'appelle à la fin immédiate de la violence, au respect des droits de tous les Afghans et au respect par l'Afghanistan de tous les accords internationaux contractés par le pays" a lancé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
"Les prochains jours seront décisifs. Le monde nous regarde. Nous ne pouvons et ne devons pas abandonner le peuple afghan" a-t-il ajouté.
Le désengagement des Etats-Unis ces dernières semaines a rendu possible le retour des talibans à Kaboul. L'amertume est grande au sein de la communauté internationale, notamment en Allemagne. Au cours des 20 dernière années, Berlin a déployé 150 000 hommes au total dans le pays.
La chancelière Angela Merkel a exprimé sa frustration et évoqué des raisons "de politique intérieure" pour le retrait américain. "Pour tous ceux qui ont tenté d' œuvrer au progrès et à la liberté" dans ce pays "surtout les femmes, ce sont des événements amers", a-t-elle déclaré devant des cadres de son parti, selon des propos rapportés par des participants à l'AFP.
"Il est désormais acquis qu'Al-Qaïda ne peut plus mener d'attaques contre les États-Unis depuis l'Afghanistan, comme ils l'ont fait le 11 septembre 2001" a-t-elle dit. "Mais tout ce qui a suivi n'a pas été aussi réussi et n'a pas été réalisé de la manière dont nous l'avions prévu".
Mardi matin, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a lui jugé que "les images de désespoir à l'aéroport de Kaboul sont une honte pour l'Occident politique", en insistant sur la "tragédie humaine" vécue par les Afghans qui tentent désespérément de quitter le pays et "dont nous sommes co-responsables".
De son côté, Emmanuel Macron a annoncé l'envoi de deux avions de transport militaires pour rapatrier les Français encore présents en Afghanistan. Le président français a également évoqué la gestion de prévisible "des flux migratoires irréguliers importants" vers l'Europe.
"Nous porterons en lien avec la République fédérale d'Allemagne et avec d'autres États européens, une initiative pour construire sans attendre une réponse robuste, coordonnée et unie" a-t-il annoncé lors d'une allocution télévisée ce lundi**.** "L'Afghanistan ne doit pas redevenir le sanctuaire du terrorisme qu'il a été" a-t-il ajouté.
Le président français a également déclaré que "notre devoir et notre dignité" est aussi "de protéger" les Afghans qui ont aidé la France et sont, de ce fait, menacés par les talibans, qu'ils soient "interprètes, chauffeurs ou cuisiniers".
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé les pays du G7 à se réunir lors d'un sommet virtuel dans les prochains jours, pour aboutir à une approche unifiée sur la question de l'Afghanistan.