Renaissance de l'Émirat islamique d'Afghanistan : un gouvernement inquiétant

Archive du mollah Mohammad Hassan Akhund (à droite), désormais chef du nouveau gouvernement intérimaire afghan, 25 août 1999
Archive du mollah Mohammad Hassan Akhund (à droite), désormais chef du nouveau gouvernement intérimaire afghan, 25 août 1999 Tous droits réservés B.K. BANGASH/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
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Que des hommes et certains sur la liste noire de l'ONU ou recherché par le FBI, c'est le gouvernement intérimaire de l'Émirat islamique d'Afghanistan. Les femmes et les démocrates ont plus que jamais peur de ce que peuvent faire les talibans.

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Cet homme est l'un des fondateurs du mouvement taliban et figure sur la liste noire de l'ONU.

Le mollah Mohammad Hassan Akhund est désormais le chef du nouveau gouvernement intérimaire afghan, entièrement masculin.

Le nouveau ministre de l'Intérieur du pays, Sirajuddin Haqqani, historiquement proche d'Al-Qaïda, figure sur la liste des terroristes recherchés par le FBI en tant que chef du réseau militant Haqqani.

Sa tête est mise à prix à hauteur de 5 millions de dollars américains pour toute information menant à son arrestation.

Deux hommes recherchés donc qui occupent maintenant des postes de haut niveau au sein du gouvernement intérimaire et pas une seule femme. L'inclusion ne s'étend pas aux Afghanes dans ce qui s'appelle l'Émirat islamique d'Afghanistan.

"Toutes les agences gouvernementales n'ont pas encore été mises sur pied et dévoilées. Certains postes ministériels, directeurs et adjoints restent vacants. Des efforts sont en cours pour les pourvoir. Des efforts sont également faits pour amener des personnes de différentes régions et de tout le pays à jouer un rôle dans ce processus" a expliqué le porte-parole des talibans, désormais porte-parole de l'Émirat islamique d'Afghanistan, Zabihullah Mujahid.

Abdul Ghani Baradar, le cofondateur des talibans, devient aussi numéro 2 du régime. Et le mollah Yaqoub, fils du mollah Omar, sera ministre de la Défense.

Alors que les talibans passent du statut de force militante assiégée à celui de puissance dirigeante, le pays voit se multiplier les manifestations. Et ce sont principalement des femmes qui descendent dans les rues parce qu'elles craignent un retour du règne brutal et oppressif des talibans, une exclusion de la vie publique comme lors de leur précédent régime, entre 1996 et 2001.

Des heurts ont éclaté hier à Herat et deux personnes ont été tuées par balle.

A Kaboul, les talibans ont aussi tiré des coups de feu pour tenter de disperser des manifestants. Près d'une centaine de manifestants s'étaient rassemblés devant l'ambassade du Pakistan, dont ils dénoncent l'ingérence dans le pays à travers les talibans dont Islamabad est très proche. "Nous ne voulons pas d'un gouvernement soutenu par le Pakistan", ont-ils scandé, ainsi que "Pakistan, dégage d'Afghanistan".

D'après l'Association afghane des journalistes indépendants, 14 journalistes, afghans et étrangers, ont brièvement été détenus durant cette manifestation puis relâchés par les talibans.

Les Etats-Unis se sont dit "préoccupés" par la nomination de certains ministres talibans, mais se sont déclarés prêts à juger le gouvernement "sur ses actes, pas sur ses antécédents ou sur ses mots".

Le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, dans une très rare intervention publique, a invité le nouveau gouvernement à "faire respecter la charia" dans le pays.

Le gouvernement fera en sorte d'installer "une paix, une prospérité et un développement durables" dans le pays, a-t-il ajouté en demandant à ses compatriotes de ne pas le quitter. Le régime taliban "n'a de problème avec personne", a-t-il souligné, alors que plus de 120 000 Afghans se sont exilés ces dernières semaines par crainte des talibans.

Sources additionnelles • AP, AFP

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