Les tours du World Trade Center en feu après des attentats qui ont changé le monde, New York le 11 septembre 2001
Les tours du World Trade Center en feu après des attentats qui ont changé le monde, New York le 11 septembre 2001 Tous droits réservés Patrick Sison/2001 AP

Vingt ans après le 11 septembre en vingt images : comment ces attentats ont changé le monde

Par Rafael CerecedaAdaptation en français par Marie Jamet
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Des guerres en Afghanistan, en Irak et en Syrie au récent retrait des troupes occidentales d'Afghanistan : 20 ans d'Histoire

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Les attentats du 11 septembre 2001 ont changé le monde tel que nous le connaissions jusqu'alors. Sécurité, terrorisme, économie... Ces attentats ont déclenché la plus longue guerre jamais menée par les États-Unis, ainsi qu'une campagne mouvementée pour renverser Saddam Hussein en Irak, qui s'est également transformée en un conflit sans fin. Retour sur certains des événements marquants et des changements que le 11 septembre a entraînés.

2001 : L'Impossible, en direct

Le 11 septembre, le monde entier assiste, effaré, au long déroulé d'un événement en apparence impossible : des attaques aériennes coordonnées contre les tours jumelles du World Trade Center à New York et contre le Pentagone à Washington. Près de 3 000 personnes perdent la vie, ce qui en fait l'attaque terroriste la plus meurtrière de l'histoire.

La réponse des États-Unis, avec un George W. Bush affaibli par des scandales, a été éclair.

En octobre, les premières frappes contre l'Afghanistan sont lancées, pour "empêcher le pays de rester un refuge pour les terroristes islamistes d'Al-Qaïda". Un an plus tard, Oussama ben Laden revendique les attentats au nom de l'organisation.

Les talibans, qui avaient condamné les attentats mais refusé de livrer Ben Laden, n'opposent qu'une faible résistance.

Shawn Baldwin/2001 AP
Des pompiers fouillent les ruines du Word Trade Center, New York le 11 septembre 2001Shawn Baldwin/2001 AP

2002 : Premières questions sur les tactiques de guerre en Afghanistan

Le gouvernement américain décide d'utiliser la base navale de Guantanamo pour détenir et interroger les islamistes présumés. Le camp de Guantanamo ouvre en janvier 2002 et, n'étant pas sur le sol américain, il permet techniquement la détention et l'interrogatoire de suspects en dehors du droit américain. Ceux qui y sont passés, soit quelque 800 personnes, ont révélé les méthodes de torture psychologique auxquelles ils ont été soumis.

Au moment où nous écrivons ces lignes, une cinquantaine de personnes sont toujours détenues à Guantanamo.

En Afghanistan, le gouvernement taliban tombe en quelques mois. A la suite, une série de gouvernements intérimaires occuperont le pouvoir jusqu'au retour des talibans 20 ans plus tard.

Lynne Sladky/AP2002
Un détenu est emmené à un interrogatoire sur la base navale de Guantanamo en 2002Lynne Sladky/AP2002

2003 : Fin de la campagne d'Irak

En 2002, et après une campagne militaire relativement aisée en Afghanistan, l'administration Bush et ses alliés travaillent dur pour rassembler des preuves afin de démontrer que l'Irak constitue une menace pour la communauté internationale. C'est le fameux "axe du mal" avec l'Iran et la Corée du Nord. L'Irak de Saddam Hussein est présentée comme l'un des "sponsors du terrorisme" dans le monde. Pour l'administration Bush, il s'agissait d'un élément supplémentaire de la "guerre contre le terrorisme" lancée au lendemain du 11 septembre.

Certains partisans de l'opération affirment que Saddam Hussein abrite des terroristes mais cela n'a jamais été confirmé. L'invasion de 2003 a donc été réalisée sur la base d'une allégation, non prouvée à ce jour, selon laquelle le pays possédait des armes de destruction massive.

Le 1er mai, Bush se présente triomphalement au monde devant une gigantesque banderole "Mission accomplie" depuis l'USS Abraham Lincoln. Il n'a jamais prononcée cette phrase ; seule la banderole le clame. Il reconnaît alors que beaucoup de travail reste à faire après l'invasion de l'Irak et la capture du président Saddam Hussein.

J. Scott Appelwhite/AP2003
Le président américain George W. Bush annoncent la fin des opérations en Irak devant une banderole clamant "Mission accomplie", 2003J. Scott Appelwhite/AP2003

2004 : L'Europe devient un champ de bataille dans la guerre contre le terrorisme

Les menaces existaient mais les attentats brutaux de Madrid, le 11 mars 2004, réveillent brutalement l'Europe et la transforment de fait en champ de bataille dans la guerre contre le terrorisme. 

Près de 200 personnes perdent la vie dans cet attentat. D'autres attaques massives suivront, comme celles de Londres en 2005 et de Paris en 2013. Le terrorisme islamiste frappera également la Turquie, l'Indonésie, le Sri Lanka et l'Inde, entre autres, au cours des années suivantes.

Paul White/AP2004
Attentat terroriste du 11 mars 2004 à Madrid. L'Europe devient aussi une cible dans la "guerre contre la Terreur"Paul White/AP2004

2005 : élections, bombardements, négociations et encore des bombardements en Afghanistan

Malgré le succès relatif de la campagne menée en Afghanistan pour renverser les talibans, les négociations avec les chefs tribaux du pays s'avèrent difficiles. Quatre ans plus tard, le pays organise des élections, mais les attaques continuent quotidiennement.

Saurabh Das/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
Une femme portant la burqa dans un bureau de vote à Kandahar en Afghanistan, septembre 2005Saurabh Das/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.

2006 : Saddam Hussein est jugé, condamné puis exécuté

Le 20 décembre, le dirigeant irakien déchu Saddam Hussein écoute son acte d'accusation pour crimes contre l'humanité dans le procès du gouvernement provisoire. Il est condamné à mort et exécuté par pendaison dix jours plus tard.

Nikola Solic/AP
Saddam Hussein durant son procès qui se conclut par son exécution, 2006Nikola Solic/AP

2007 : La pire attaque de la guerre d'Irak, 500 morts à Qahtaniya

La fin du régime de Saddam Hussein n'a pas mis fin aux tensions en Irak. Le 19 août 2007, près de 500 personnes sont tuées à Qahtaniya, près de Mossoul, dans un attentat au camion piégé. Les victimes appartiennent à la communauté yézidi, une communauté kurde considérée comme blasphématoire par les islamistes. Les États-Unis accusent Al-Qaïda d'être responsable de l'attaque.

Petr David Josek/AP2007
Un homme passe sur les ruines d'un bâtiment détruit lors d'un tripe attentat à Qahtaniya en Irak, 2007Petr David Josek/AP2007

2008 : Une année supplémentaire de combats

Sept ans après une première invasion rapide et la formation d'un gouvernement provisoire, les combats se poursuivent en Afghanistan. Ci-dessous, un marine répond aux tirs ennemis dans la province de Helmand.

AP Photo/David Guttenfelder
Des marines américains de la 24e unité expéditionnaire maritime ripostent aux tirs des talibans près de Garmsir, en Irak, en 2008AP Photo/David Guttenfelder

2009 : nouvelles preuves d'abus commis par les troupes internationales

En 2009, le jugement est rendu dans le procès Blackwater. Il est démontré que des employés de la société de sécurité privée engagée par les États-Unis ont tué des civils afghans. La même année, les États-Unis se passent de leurs services.

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Jose Luis Magana/AP
Dustin Heard, employé de Blackwater, quitte la salle d'audience après avoir été reconnu coupable avec trois autres employé, 2009Jose Luis Magana/AP

2010 : WikiLeaks dévoile des câbles diplomatiques sur l'Irak et l'Afghanistan

En 2010, le site web WikiLeaks révèle les détails des "meurtres collatéraux" commis par les États-Unis en Irak. La soldate Chelsea Manning est arrêtée pour avoir prétendument été l'une des sources de la plus grande fuite de l'histoire…

Puis vient la publication de dizaines de milliers de câbles diplomatiques sur les actions de l'armée américaine en Afghanistan. Les "journaux de guerre" afghans révèlent, entre autres détails, les morts civiles "collatérales", les enlèvements, la torture et la participation du Pakistan à la défense des talibans.

Bertil Ericson / Scanpix / Associated Press
Julian Assange peu après avoir annoncé que son site web WikiLeaks allait révéler des documents sur la guerre en Afghanistan, 2010Bertil Ericson / Scanpix / Associated Press

2011 : Ben Laden capturé une décennie après les attentats du 11 septembre

Le 2 mai 2011, Barack Obama se présente devant la presse pour annoncer qu'Oussama Ben Laden a été capturé et tué lors d'une opération spéciale, dix ans après les attaques du 11 septembre. La nuit avait été très longue, interminable, dans la "Situation Room".

Les États-Unis retirent alors la plupart de leurs troupes d'Irak, laissant le champ libre à la prolifération de groupes terroristes tels que l'autoproclamé État islamique.

Pete Souza/AP
Cette photo de la "Situation Room" lors de l'opération de capture de Ben Laden, dix ans après les attentats qu'il a revendiqués, appartient désormais à l'histoire, 2011Pete Souza/AP

2012 : Julian Assange trouve refuge dans l'ambassade d'Équateur

Poursuivi par la justice américaine pour trahison et espionnage, et inculpé en Suède et au Royaume-Uni pour diverses charges – ses défenseurs diront que c'est à cause de la pression américaine – Julian Assange trouve refuge dans l'ambassade d'Équateur à Londres.

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Il n'en partira que sept ans plus tard, dans un état physique et mental très dégradé. Pendant tout ce temps, WikiLeaks a continué à publier des documents compromettants pour des gouvernements et des entreprises. Après avoir perdu le soutien du nouveau gouvernement équatorien, Julian Assange est finalement arrêté en 2019 par les autorités britanniques, qui le détiennent toujours.

Kirsty Wigglesworth/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.
Poursuivi par la justice suédoise et britannique et en attente d'extradition vers les Etats-Unis, Julian Assange demande asile en Equateur et se réfugie dans leur ambassadeKirsty Wigglesworth/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.

2013 : Edward Snowden dénonce le fait que nous pouvons tous être sous surveillance

En juin 2013, Edward Snowden, ancien employé de l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA), rencontre quatre journalistes à Hong Kong. Il leur remet une série de documents révélant un impressionnant programme d'espionnage mondial à grande échelle.

La quantité de documents de renseignement révélés est encore inconnue, mais le rôle des États-Unis dans le tissage d'un réseau d'espionnage mondial via internet et les appareils mobiles est clair.

Si l'objectif initial était de limiter les menaces terroristes, les documents publiés suggèrent que ce programme aurait aussi été utilisé pour espionner des dirigeants politiques rivaux, des alliés ou des personnes et entités qui ne représentaient aucune menace pour les États-Unis.

Vincent Yu/AP
Les premières révélations de Snowden diffusées sur un écran à Hong Kong en juin 2013Vincent Yu/AP

2014 : Le groupe État islamique déclare sien un territoire en Irak et en Syrie

Sous couvert des bombes et des conflits déchaînés en Syrie et en Irak, le groupe État islamique se développe et occupe une large bande de territoire, dans laquelle il proclame son propre "califat". 

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Des alliances se nouent avec d'autres groupes terroristes internationaux tels que Boko Haram au Nigeria.

AP/Copyright 2019 The Associated Press. All rights reserved.
Des combattants de Daech à Mossoul en 2014AP/Copyright 2019 The Associated Press. All rights reserved.

2015 : l'Europe découvre la détresse des réfugiés à ses portes avec la terrible image d'Aylan Kurdi

L'afflux en Europe de réfugiés syriens se poursuit sans relâche, mais c'est l'image du petit Aylan Kurdi, noyé et échoué sur les plages touristiques de Bodrum, qui a éveillé l'Europe sur le drame qui se joue dans ses eaux territoriales. Ce drame, un parmi de nombreux autres, a eu un tel écho qu'il a suscité à lui seul plusieurs campagnes pour que les gouvernements européens accueillent les réfugiés.

Uncredited/AP
Un garde-côte turc porte le corps du petit Aylan Kurdi, 2015Uncredited/AP

2016 : l'Europe face à l'ampleur de la tragédie des réfugiés

Le flux de réfugiés ne cesse d'augmenter, attisant les tensions en Europe sur la gestion des migrants et donnant un coup de fouet à certains partis d'extrême droite dans plusieurs pays. L'Allemagne et sa chancelière Angela Merkel sont à la pointe des politiques d'accueil.

Thanassis Stavrakis/Copyright 2016 The Associated Press. All rights reserved
Des réfugiés attendent la distribution d'une aide alimentaire dans le port du Pirée en GrèceThanassis Stavrakis/Copyright 2016 The Associated Press. All rights reserved

2017 : Le cauchemar des migrants en Libye

Alors que l'Europe et la Turquie durcissent les conditions d'entrée à leurs frontières, le flux de migrants tentant de rejoindre l'Europe via la Libye augmente. Les trafiquants d'êtres humains commettent toutes sortes d'horreurs à l'encontre des candidats à l'immigration.

Mohamed Ben Khalifa/LIBYA
Des migrants retenus à Tripoli en mai 2017Mohamed Ben Khalifa/LIBYA

2018 : les dirigeants occidentaux envisagent un retrait d'Afghanistan

Le nouveau président Donald Trump est pressé de quitter l'Afghanistan. Pendant sa campagne, il a sévèrement critiqué les guerres dans lesquelles les États-Unis étaient engagés. Il les considère comme un gaspillage inutile d'argent. Lors du sommet de l'OTAN en juillet 2018, les dirigeants de l'Alliance discutent d'un calendrier de retrait des troupes d'Afghanistan.

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Markus Schreiber/Copyright 2018 The Associated Press. All rights reserved
Les dirigeants de l'OTAN le 11 juillet 2018. Le retrait d'Afghanistan est l'un des points forts de la réunionMarkus Schreiber/Copyright 2018 The Associated Press. All rights reserved

2019 : mort du chef de l'État islamique

Le chef du groupe État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, est tué à Barisha, en Syrie, en octobre, lors d'une opération de drone. L'administration Trump a alors "son" Ben Laden. Le ministère de la Défense fournit tous les détails de l'opération, y compris des images infrarouges du drone qui a détruit la maison dans lequel se trouvait le chef terroriste.

AP/AP
Image du ministère américain de la Défense montrant l'attaque contre la cachette d'al-BaghdadiAP/AP

2020 : Les États-Unis négocient leur retrait d'Afghanistan... avec les talibans

Même si Donald Trump a récemment critiqué la stratégie de Joe Biden, le retrait d'Afghanistan a pourtant été négocié avec les talibans par son administration et son ex-secrétaire d'État Mike Pompeo. L'accord prévoyait un retrait en mai, mais M. Biden a estimé qu'un délai supplémentaire était nécessaire. L'accord comprenait des garanties selon lesquelles les talibans empêcheraient l'Afghanistan de devenir un refuge pour les terroristes comme ceux qui ont perpétré les attentats du 11 septembre.

Patrick Semansky/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.
Le secrétaire d'État Mike Pompeo rencontre le chef taliban Mullah Abdul Ghani Baradar au Qatar, 2020Patrick Semansky/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.

Retrait de 2021 : Et maintenant ?

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Les forces spéciales des talibans prennent le contrôle de l'aéroport de Kaboul le 31 août 2021 après le retrait des États-UnisKhwaja Tawfiq Sediqi/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.

Vingt ans après les attentats du 11 septembre 2001 et l'invasion de l'Afghanistan, les puissances occidentales laissent à nouveau le pays aux mains des talibans, dans une grande incertitude pour la population qui s'était habituée à vivre avec un peu plus de liberté, mais jamais ou rarement avec la stabilité.

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