France : E. Macron veut doubler en 10 ans la présence policière sur le terrain

Emmanuel Macron en discussion avec des policiers lors de son déplacement à Marseille (sud de la France), le 01/09/2021
Emmanuel Macron en discussion avec des policiers lors de son déplacement à Marseille (sud de la France), le 01/09/2021 Tous droits réservés Ludovic Marin/AP
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Par euronews avec AFP, AP
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Le président français a annoncé plusieurs réformes concernant la police, à l'occasion d'un discours prononcé à l'école nationale de police de Roubaix (Nord de la France). Un discours qui clôture le "Beauvau de la sécurité", cette vaste consultation engagée il y a 7 mois.

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Le président français a annoncé plusieurs réformes concernant la police, à l'occasion d'un discours prononcé à l'école nationale de police de Roubaix (Nord de la France). Ce discours clôturait le "Beauvau de la sécurité", cette vaste consultation engagée il y a 7 mois. Tour d'horizon des principales mesures annoncées.

  • Effectifs

Emmanuel Macron dit vouloir "plus de bleu sur le terrain", autrement dit, une présence plus visible des forces de l'ordre sur les territoires. Cela passe, selon lui, par un doublement en 10 ans de la présence des policiers et des gendarmes sur la voie publique.

« Il faut dégager les policiers des tâches administratives en développant les missions des personnels, a estimé le chef de l'Etat. Il faut aussi réexaminer le temps de travail pour renforcer la capacité des unités de terrain. »

Le président a dit entendre la demande de "bras en plus". Il a donc annoncé la création d'une réserve opérationnelle de la police, dotée de 30 000 réservistes. La réserve de la gendarmerie, déjà existante, accueillera 20 000 personnes supplémentaires. 

  • Loi de programmation

Sur le plan politique, le chef de l'Etat a annoncé qu'une loi de programmation et d'orientation de la sécurité sera présentée début 2022.

Emmanuel Macron a indiqué que la somme de 500 millions d'euros sera débloquée pour la mise en oeuvre du Beauvau de la sécurité dès 2022.

Au total le budget du ministère de l'Intérieur augmentera de 1,5 milliard d'euros en 2022, a annoncé le chef de l'Etat en présentant les conclusion de cette vaste concertation sur la sécurité. Les 500 millions d'euros constituent une rallonge par rapport à la hausse de 900 millions annoncée par le Premier ministre Jean Castex fin juillet.

  • "Contrôle" de l'IGPN

Sans surprise, Emmanuel Macron est revenu sur le fonctionnement de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Il a ainsi évoqué la création d'une autorité administrative indépendante.

« Je proposerai aux présidents des chambres parlementaires, sur le modèle de la délégation parlementaire au renseignement, de créer une instance de contrôle parlementaire des forces de l’ordre qui pourra procéder à l’évaluation de leur action. »

De nombreuses voix estiment que l'IGPN et l'IGGN ne sont pas suffisamment indépendantes pour mener des enquêtes sur les éventuels dérapages des forces de l'ordre.

  • Liens "forces de sécurité et justice"

Le président a promis d'alléger les procédures administratives, dont la "lourdeur (...) est l'ennemi commun de nos forces de l'ordre et de nos magistrats".

Emmanuel Macron propose ainsi d'élargir le recours aux "amendes pénales forfaitaires". Il plaide aussi pour une "simplification drastique" des cadres d'enquête (flagrance, enquêtes préliminaires...)

Cette réforme devra être précisée dans le cadre des Etats généraux de la justice, dont l'ouverture est prévue prochainement.

Le chef de l'Etat souhaite enfin la mise en place des "plaintes en ligne dès 2023".

  • Uniforme des policiers

Le président Emmanuel Macron a enfin annoncé une nouvelle tenue pour les policiers, avec un "polo modernisé" et un calot en remplacement de la casquette. Cette nouvelle tenue devrait être effective à compter de 2022.

Cela contribuera au "renouveau de la police française" et la "considération qui (..) est due" aux policiers, selon le chef de l'Etat.

L'affaire Zecler, point de départ du "Beauvau"

Le "Beauvau de la sécurité" a été lancé le 1er février 2021, quelques semaines après le tabassage de Michel Zecler, producteur de musique noir, à Paris.

Après cette affaire, Emmanuel Macron avait reconnu l'existence de contrôles au faciès et des violences de la part des policiers. Des déclarations qui avaient fait hurler les syndicats de police.

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Le "Beauvau" avait été décidé pour répondre à leur colère.

Pendant sept mois, des tables rondes ont été organisées au niveau national et régional, sur différents thèmes : formation, encadrement ou encore captation vidéo...

Ces discussions se tenaient en présence notamment des syndicats de policiers et de membres de la société civile.

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