Pénuries au Liban : le Hezbollah achemine du carburant iranien via la Syrie

Des camions transportant du carburant iranien entrent au Liban, via la Syrie, dans la ville d'El Ain, Liban.
Des camions transportant du carburant iranien entrent au Liban, via la Syrie, dans la ville d'El Ain, Liban. Tous droits réservés Bilal Hussein/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
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Par Euronews avec AFP
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Liban 🇱🇧 | Les camions-citernes ont été accueillis dans la liesse par des sympathisants du parti pro-iranien.

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Des dizaines de camions-citernes transportant du fioul iranien et acheminés par le Hezbollah sont arrivés mercredi matin depuis la Syrie au Liban, en proie à de graves pénuries de carburant, selon un correspondant de l'AFP.

En août, le chef du mouvement chiite pro-Iran, Hassan Nasrallah, avait annoncé le départ d'un premier navire iranien chargé de carburant destiné au Liban, promettant que d'autres allaient suivre, alors que l'Etat libanais, en faillite et à court de devises étrangères, peine à importer.

Un premier convoi de 20 camions-citernes, portant des plaques d'immatriculation syriennes est entré en territoire libanais mercredi matin via un passage illégal dans la région du Hermel (est), a indiqué le correspondant de l'AFP sur place.

Arrivés de Syrie où le navire iranien a déchargé sa cargaison au port de Banias, les camions-citernes ont été accueillis dans la liesse par des sympathisants du parti pro-iranien stationnés le long de la route menant de Hermel à Baalbeck, deux fiefs du Hezbollah.

De part et d'autre de la route, des femmes ont lancé des youyous ainsi que du riz et des pétales de roses tandis que des hommes brandissaient des drapeaux du parti chiite.

Au total, 80 camions-citernes, d'une capacité totale de quatre millions de litres, devaient arriver jeudi au Liban.

Ils déchargeront leurs cargaisons à Baalbeck dans les réservoirs des stations-service Amana, détenues par le Hezbollah et visées depuis février 2020 par des sanctions américaines, avant d'être distribuées sur le marché, par ordre de priorités.

"C'est une aide humanitaire qui répond aux besoins de la population et des producteurs de pain, de farine et des produits de première nécessité", affirme Jawad, 50 ans, un habitant du Hermel.

Le Hezbollah "ne prendra pas la place de l'Etat, c'est une mesure temporaire jusqu'à ce que l'Etat puisse assumer ses fonctions", ajoute-t-il, en allusion aux critiques lancées par des Libanais à l'adresse du parti, l'accusant d'instaurer un Etat dans l'Etat et d'exposer le Liban au risque de sanctions économiques.

Ennemi juré des Etats-Unis et d'Israël et visé par des sanctions, le Hezbollah est un poids lourd de la vie politique libanaise.

Depuis l'automne 2019, le Liban vit au rythme d'une crise inédite, qualifiée par la Banque mondiale d'une des pires au monde depuis 1850, ayant vu sa monnaie nationale perdre plus de 90% de sa valeur face au dollar.

Depuis des mois, des files d'attente interminables se forment devant les stations-service.

L'arrivée du fuel iranien intervient quelques heures avant l'adoption prévue par le nouveau gouvernement de son plan d'action, après la mise en place vendredi d'une équipe ministérielle au terme de 13 mois d'un vide ayant aggravé la crise.

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