Elections allemandes : légère avance pour les sociaux-démocrates

Olaf Scholz, le chef de file du SPD au QG du parti à Berlin, le 26 septembre 2021
Olaf Scholz, le chef de file du SPD au QG du parti à Berlin, le 26 septembre 2021 Tous droits réservés Odd ANDERSEN / AFP
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Par Vincent Coste avec AFP
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Le SPD serait légèrement en avance sur la CDU selon des projections basées sur de premiers résultats communiqués par les télévisions publique ARD et ZDF.

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Qui sera "la future chancelière" ? Les électeurs se sont rendus ce dimanche aux urnes entre 8h et 18h pour des législatives où sociaux-démocrates (SPD) et conservateurs (CDU) et se disputent la succession d'Angela Merkel, qui va quitter la chancellerie après seize ans au pouvoir.

Dans la soirée, les deux chaînes publiques allemandes ARD et ZDF, donnaient une légère avance au SPD sur leurs rivaux conservateurs (union CDU/CSU), selon des projections basées sur des résultats partiels.

Emmenés par le ministre des Finances et vice-chancelier sortant Olaf Scholz, ils recueillent entre 25,9% et 26% des voix, contre 24,1 et 24,5% pour l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel et son allié bavarois CSU. Les Verts s'adjugent la troisième position avec entre 14,7% et 13,9% des suffrages, devant le Parti libéral FDP entre 11,5% et 11,7%.

Au Bundestag, selon les projections de la chaîne publique allemande ZDF, le SPD décrocherait 210 sièges (+57), l'union CDU/CSU 198 (-48), les écologistes 112 (+45), les libéraux du FDP 95 (+15), l'extrême droite de l'AfD 85 (-9) et la gauche radicale, Die Linke, 40 (-29). Toujours selon ces mêmes, la nouvelle chambre basse du Parlement allemand devrait compter 740 députés, contre 709 actuellement.

Le taux de participation se situerait, selon la ZDF, autour de 77%. Soit une légère hausse par rapport aux précédentes élections de 2017 où il était de 76,2%.

SPD et CDU revendiquent le droit de former le prochain gouvernement

Les deux grands partis allemands ont tous les deux revendiqué la formation du prochain gouvernement.

Olaf Scholz, le chef de file du SPD, a parlé lors de sa première réaction d'un "grand succès" et s'est présenté comme le "prochain chancelier".

"Nous ferons tout notre possible pour former un gouvernement sous la direction de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et chrétienne-sociale (CSU)", a, de son côté, affirmé Armin Laschet, lors d'une prise de parole depuis le siège de la CDU à Berlin, après l'annonce des premières tendances.

INA FASSBENDER / AFP
Armin Laschet, lors de son discours prononcé au siège de la CDU à Berlin, le 26 septembre 2021INA FASSBENDER / AFP

Le conservateur a toutefois souligné que son camp ne pouvait "pas être satisfait" du recul enregistré lors du scrutin.

Une coalition "avant Noël"

Le SPD et la CDU ont également indiqué vouloir former la future coalition "avant Noël".

"L'Allemagne a la présidence du G7 en 2022", a notamment plaidé le chef de file des conservateurs, Armin Laschet.

Son adversaire, Olaf Scholz, a lui jugé : "nous devons tout faire pour que cela soit possible avant Noël, et un peu plus tôt serait également bien".

Si la tendance actuelle, où le SPD est en tête, se confirme, Olaf Scholz, actuel vice-chancelier et ministre des Finances du gouvernement sortant, semble avoir les meilleures chances de succéder à Angela Merkel, chancelière depuis 16 ans, et d'enclencher le "changement" promis en fin de campagne.

Ce social-démocrate tendance centriste va cependant devoir bâtir une coalition à trois partis, une première dans l'histoire contemporaine allemande.

Quelle coalition pour l'Allemagne ?

Les partis arrivés troisième et quatrième, les écologistes des Grünen et les libéraux du FDP apparaissent donc de potentiels partenaires pour bâtir une coalition. Quelles sont les différentes options ?

  • Coalition "Jamaïque"

Cette coalition n'a jamais existé au niveau fédéral, mais le gouvernement du land du Schleswig-Holstein est formé sur ce principe.

  • Coalition "feu tricolore"

Cette coalition n'a jamais existé au niveau fédéral, mais le gouvernement de Rhénanie-Palatinat (SPD) est formé sur ce principe.

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  • Coalition rouge-rouge-verte, ou "R2G"

Cette coalition n'a jamais existé au niveau fédéral, mais les gouvernements des länder de Berlin (où le SPD dirige) et de Thuringe (où le Die Linke dirige) sont formés sur ce principe.

  • Coalition "Kenya"

Cette coalition n'a jamais existé au niveau fédéral, mais les gouvernements des länder de Saxe (où la CDU dirige) et de Brandebourg (où le SPD dirige) sont formés sur ce principe.

  • Coalition "Allemagne"

Cette coalition n'a jamais existé au niveau fédéral, mais le gouvernement du land de Saxe-Anhalt est formé sur ce principe.

Des coalitions à deux partenaires sont également envisageables, comme la "grande coalition", qui a existé au niveau fédéral entre 1966/1969, 2005/2009, 2013/2018 et qui est en vigueur depuis 2018.

La coalition kiwi, qui regroupe la CDU et les Grünen est aussi une option. Cette coalition n'a jamais existé au niveau fédéral, mais les gouvernements des länder de Hesse (où la CDU dirige) et de Thuringe (où les Verts dirigent) sont formés sur ce principe.

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Enfin une dernière alternative pourrait être une coalition "rouge-verte" comme ce fut le cas entre 1998 et 2005 lorsque l'Allemagne était dirigée par le chancelier social démocrate Gerhard Schröder.

L'inconnue du vote par correspondance

En plus de voter directement dans l'isoloir, les Allemands avaient également la possibilité de voter par correspondance depuis le 16 août dernier. Lors des élections fédérales de 2017, 28,6% des électeurs avaient choisi cette possibilité. De fortes disparités avaient été observées en fonction des différents Länder. Le vote par correspondance avait représenté 37,3% en Bavière alors qu'il n'était que de 17,9% en Saxe-Anhalt par exemple.

Aucune estimation n'a été pour le moment donnée concernant le vote par correspondance. Mais en fonction de son importance, les scrutins envoyés par voie postale pourraient avoir un impact sur les résultats définitifs.

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