La pandémie continue de peser sur la croissance mondiale, selon le FMI

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Par avec AFP
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Aux États-Unis, au Japon et en Allemagne particulièrement, les risques sanitaires persistants, les problèmes de chaîne d'approvisionnement et l'inflation élevée pèsent sur la production mondiale.

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"La pandémie n'est terminée nulle part tant qu'elle n'est pas achevée partout." L'économiste en chef du Fonds monétaire international Gita Gopinath a prévenu ce mardi : la vaccination inégale dans le monde continue d'être un frein à la croissance et à l'emploi.

Le FMI table désormais sur une hausse du PIB mondial de 5,9% cette année contre 6% en juillet. La révision à la baisse est "marginale", note Mme Gopinath. "Elle masque cependant d'importantes révisions pour certains pays" et "les perspectives pour les pays à faible revenu se sont considérablement assombries", ajoute-t-elle.

Environ 58% de la population des économies avancées a été entièrement vaccinée, contre 36% dans les économies émergentes et moins de 5% dans les pays pauvres, souligne l'institution de Washington qui publie ses prévisions à l'occasion de ses réunions d'automne.

Problèmes d’approvisionnement

Autre difficulté, les goulets d'étranglement logistiques qui ont désynchronisé les chaînes d'approvisionnement mondiales, entraînant des blocages dans les ports, des pénuries pour toute une gamme de matériaux, en particulier les semi-conducteurs, et une hausse des coûts d'exportation.

Ils pèsent partout dans le monde, notamment aux Etats-Unis où les industriels peinent à augmenter leur cadence de production.

Résultat, le FMI a abaissé la prévision de croissance 2021 de la première économie du monde à 6%, contre 7% en juillet. Mais elle l'a révisée en hausse pour 2022, à 5,2%, en prenant en compte les projets de dépenses pharaoniques prévues par l'administration Biden, de plusieurs milliers de milliards de dollars.

Prévisions en hausse pour la France

La Chine, d'où est partie la pandémie fin 2019, a subi elle aussi une révision à la baisse marginale (-0,1 point à 8%), en raison "des perturbations des chaînes d'approvisionnement", a commenté Gita Gopinath.

Mais la deuxième puissance économique du monde va continuer d'être le moteur de la planète aux côtés des Etats-Unis et l'Inde (+9,5%, inchangée).

A l'inverse, le Fonds voit une croissance plus forte en 2021 en zone euro (+0,4 point à 5%).

Mais là encore, les disparités sont grandes avec un relèvement de sa prévision de croissance pour la France qui a accéléré la vaccination de sa population (+0,5 point à 6,3%) et une révision en baisse pour celle de l'Allemagne qui pâtit de la pénurie des semi-conducteurs (-0,5 point à 3,1%).

Pour 2022, le FMI table sur une croissance mondiale inchangée à 4,9%.

Toutes ces prévisions restent cependant très incertaines, reconnaît Gita Gopinath, rappelant que celles-ci reposent notamment sur un objectif de vaccination de 40% de la population mondiale d'ici à la fin de cette année et de 70% d'ici la mi-2022.

Emploi, inflation

Mme Gopinath a également déploré une reprise du marché du travail "inégale" à travers les économies et au sein même des catégories de travailleurs, en raison de facteurs combinés comme la peur d'être infectés par le Covid et le problème de garde d'enfants.

Par ailleurs, "les prix alimentaires ont le plus augmenté dans les pays à faible revenu où l'insécurité alimentaire est la plus aiguë, alourdissant le fardeau des ménages les plus pauvres et augmentant le risque de troubles sociaux", souligne-t-elle.

Le FMI estime néanmoins que l'inflation va retrouver ses niveaux d'avant pandémie d'ici mi-2022, à la fois dans les économies avancées et émergentes.

Pour l'institution, la priorité absolue reste le contrôle de la pandémie.

"La communauté mondiale doit redoubler d'efforts pour garantir l'accès aux vaccins pour chaque pays, surmonter l'hésitation vaccinale là où il y a l'approvisionnement nécessaire", conclut Mme Gopinath.

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