Réfugiés afghans en Italie : une vie à reconstruire

Une famille de réfugiés afghans en Italie, octobre 2021
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Par Giorgia Orlandi
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Ils ont fui le régime taliban pour se réfugier en Europe. Ahmad et sa famille témoignent de la peur pour leurs proches restés à Kaboul et de leurs espoirs pour l'avenir

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Ahmad a laissé derrière lui plusieurs de ses proches et leur image ne cesse de le hanter. Avec sa famille, ce réfugié afghan est arrivé en Italie en août dernier à bord d'un avion militaire. Il témoigne à visage découvert mais préfère garder l'anonymat pour son nom. Deux de ses soeurs sont restées à Kaboul. Depuis que les talibans ont pris le pouvoir, elles vivent dans la peur, retranchées chez elles.

"Je pense tout le temps à elles. Nous sommes très inquiets. Et nous sommes inquiets non seulement pour mes deux sœurs car elles n'ont personne pour s'occuper d'elles mais aussi pour toutes les femmes en général. Elles ne peuvent pas travailler", témoigne Ahmad.

La famille d'Ahmad appartient à la minorité chiite des Hazaras, une communauté depuis longtemps persécutée par les talibans et le groupe Etat islamique. Les événements récents n'ont fait qu'ajouter des souffrances à une vie déjà difficile.

"Ces quatre dernières années, je n'avais jamais quitter Kaboul pour retourner dans ma ville natale. J'ai entendu qu'une centaine de personne de notre communauté avait été décapitée par les talibans", raconte Ahmad.

Depuis qu'elle est en Europe, la mère d'Ahmad ne parvient plus à sourire. Chaque jour, elle parle au téléphone avec ses deux filles restées en Afghanistan. "Je suis contente d'être ici, mais je n'arrête pas de penser à elles. Quand je leur parle, elles me disent que la situation est mauvaise, et qu'elles se sentent terrifiées", dit-elle.

Malgré les difficultés pour s'adapter à ce nouveau pays, les sensations de liberté et de sécurité sont un réel soulagement pour tous. "Je pense au futur de mes enfants. Ici ils ont la chance de pouvoir étudier et d'avoir un avenir. Mais surtout, être ici leur permet d'être en sécurité. Notre vie n'est pas en danger", dit Ahmad.

Les cinq enfants n'ont jamais vécu sous le régime des Talibans mais leurs rêves se sont soudainement brisés.

"Je n'arrive pas à me concentrer sur ma vie et je ne sais pas ce que je dois faire. Est-ce que je dois seulement penser à moi ? Je ne peux pas. C'est si dur pour une fille, pour tous ceux qui sont en Afghanistan. En Afghanistan, mon rêve était de devenir une politicienne mais maintenant j'ai changé d'avis, je veux être artiste ou médecin," témoigne la fille d'Ahmad, "je crois qu'un jour j'irai en Afghanistan et que je pourrai aider mon peuple et mon pays... j'y crois".

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