La quantité de combustibles fossiles que les États prévoient de produire est deux fois trop importante pour espérer limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, comme prévu par l’Accord de Paris sur le climat.
Les Etats vont continuer de produire beaucoup trop d'énergies fossiles, selon l'édition 2021 du "Production gap report".
Un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement montre que les prévisions de production de charbon, de pétrole et de gaz pour 2030 sont plus de deux fois supérieures à une production compatible avec une limitation du réchauffement à 1,5 degrés Celsius.
"Le rapport montre également que les pays ont orienté plus de 300 milliards de dollars de nouveaux fonds vers des activités liées aux combustibles fossiles depuis le début de la pandémie de COVID-19 - c'est plus que vers les énergies propres.
Le rapport montre que le chemin vers un avenir énergétique propre est encore long. Le secrétaire général de l'ONU a ajouté qu'il est urgent que tous les financeurs publics ainsi que les financeurs privés, y compris les banques commerciales et les gestionnaires d'actifs, fassent passer leurs financements du charbon aux énergies renouvelables afin de promouvoir la décarbonisation complète du secteur de l'électricité et l'accès aux énergies renouvelables pour tous", déclare Farhan Haq, porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
Lobbying
Au même moment, la BBC révèle une fuite de documents qui illustrent le lobbying de plusieurs pays auprès de l'ONU. Il s'agit de commentaires faits notamment par des gouvernements auprès des scientifiques chargés de rédiger les rapports d’évaluations du GIEC. Leur objectif : minimiser la nécessité de s'éloigner rapidement des énergies fossiles.
Parmi ces états figurent l'Arabie Saoudite, un des plus grands producteurs de pétrole ou encore l'Australie, grand exportateur de charbon. L'Australie demande par exemple aux scientifiques du GIEC de supprimer une référence à l'analyse du rôle joué par "les lobbyistes des combustibles fossiles dans l'affaiblissement de l'action sur le climat en Australie et aux États-Unis".
Les débats continuent de faire rage ace à l'urgence climatique et ce à dix jours de l'ouverture de la COP26 à Glasgow.