Exécution décriée aux États-Unis : un cocktail létal douloureux utilisé en Oklahoma

Archives chambre d'exécution du centre pénitencier de McAlester, Oklahoma, États-Unis, 9 octobre 2014
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John Grant "a commencé à convulser peu après l'injection du premier produit" a déclaré un journaliste de l'agence américaine AP, Sean Murphy, qui a assisté à la scène. Selon lui, il a convulsé une vingtaine de fois et a vomi à plusieurs reprises avant de s'éteindre.

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L'Oklahoma a exécuté un homme qui avait poignardé à mort une employée de la cafétéria d'une prison où il purgeait une peine pour cambriolage à main armés en 1998. 

John Grant, 60 ans, a terminé ses jours dans cette salle, sanglé, secoué par une vingtaine de convulsions et des vomissements. 

Les autorités pénitentiaires sont soupçonnées d'avoir utiliser un mélange de produits qui cause des souffrances, ce qui est contraire à la constitution américaine. Ce protocole létal avait déjà été appliqué deux fois mais les douleurs apparentes des détenus avaient conduit l'Etat à suspendre sur les exécutions pendant 6 ans.

John Grant avait été condamné en 2000 à la peine capitale pour le meurtre de 1998.

Après avoir reçu le feu vert de la Cour suprême des Etats-Unis, les autorités pénitentiaires de cet Etat conservateur du Sud lui ont donc injecté trois substances et sa mort a été prononcée à 16H21 (21H21 GMT).

John Grant "a commencé à convulser peu après l'injection du premier produit" a déclaré un journaliste de l'agence américaine AP, Sean Murphy, qui a assisté à la scène. Selon lui, il a convulsé une vingtaine de fois et a vomi à plusieurs reprises avant de s'éteindre.

J'ai été témoin de 14 exécutions, je n'avais encore jamais vu ça
Sean Murphy
Journaliste de l'agence de presse américaine AP

"L'exécution du prisonnier Grant a été effectuée dans le respect des protocoles des services correctionnels de l'Oklahoma et sans complication", s'est défendu dans un communiqué Justin Wolf, le directeur de la communication des services pénitentiaires.

Ces derniers avaient affirmé il y a quelques jours que leur protocole était "humain et efficace" et que les exécutions pouvaient reprendre.

L'avocat Dale Baich avait toutefois souligné qu'il restait "des questions sérieuses" sur les douleurs occasionnées par ce cocktail létal et sur sa conformité avec la Constitution américaine qui interdit "les peines cruelles et inhabituelles".

Mercredi une cour d'appel lui avait donné raison et avait suspendu l'exécution. Mais les autorités de l'Oklahoma avaient immédiatement saisi la Cour suprême des Etats-Unis pour lui demander de renverser cette décision.

Sans expliquer ses raisons, la haute juridiction a finalement donné in extremis son feu vert à l'exécution. Ses trois juges progressistes ont toutefois précisé qu'ils n'étaient pas d'accord avec la majorité conservatrice.

Des précédents

Le protocole contesté combine un sédatif, le midazolam, et un anesthésiant, censés empêcher la douleur avant l'injection de chlorure de potassium à dose létale. 

Il avait été utilisé en 2014 pour exécuter Clayton Lockett, mais le condamné avait agonisé pendant 43 minutes dans d'apparentes souffrances.

En 2015, un autre condamné, Charles Warner, s'était plaint que son "corps brûlait" avant de s'éteindre, les bourreaux ayant utilisé un produit non-conforme. La même erreur avait failli être reproduite en septembre 2015 et une exécution avait été reportée in extremis.

Suite à ces ratés, un grand jury avait ouvert une enquête et les autorités avaient accepté de suspendre l'application de la peine capitale.

En 2020, elles ont finalisé un nouveau protocole et ont fixé en 2021 plusieurs dates d'exécution, à commencer par celle de John Grant.

L'Oklahoma prévoit aussi d'exécuter le 18 novembre Julius Jones, un Afro-Américain de 41 ans, condamné en 2002 à la peine capitale pour le meurtre d'un homme d'affaires blanc qu'il a toujours nié.

Sources additionnelles • AP, AFP

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