Prix des matières premières : les agriculteurs portugais au bord de la rupture

Prix des matières premières : les agriculteurs portugais au bord de la rupture
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Par Euronews avec Agence LUSA
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Au Portugal, coincés entre le consommateur et leurs fournisseurs, nombre d'agriculteurs ne savent plus comment se payer. Certains envisagent même de déposer le bilan.

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La hausse des prix des carburants et de l'énergie devrait avoir des conséquences en cascade dans les semaines à venir.

Au Portugal, en plus de l'impact direct de ces augmentations, la facture des agriculteurs menace également de faire gonfler celles des consommateurs. Engrais, insecticides, matériel, main-d'œuvre, tout est désormais plus cher aujourd'hui au Portugal.

Le prix des légumes au consommateur n'a pas encore évolué, mais dans cette coopérative à l'ouest du pays, cela semble inévitable.

"Nous avons des augmentations des frais généraux et nous vendons au même prix ou moins cher qu'avant", déplore Sérgio Ferreira, secrétaire général de Louricoop. "c'est impossible et ce n'est pas durable. Ce qui est prévu, c'est qu'au moins une partie de ces augmentations des coûts que nous subissons devra être pris en charge par les consommateurs, sinon les agriculteurs devront arrêter."

"Tout arrêter" : l'idée, inconcevable il y a quelques mois, commence à faire son chemin dans la tête de certains agriculteurs

"Vu comment vont les choses, je me demande si ce ne serait pas mieux d'arrêter pendant que nous le pouvons. Et puis dans un an ou deux de recommencer. Comme ça, pas de risque de dépenser ce que nous avons et ce que nous n'avons pas. Pour l'instant, si on arrête, on resterait quand même stable financièrement", se désole António Simões, agriculteur. Il ajoute avoir "des collègues qui arrêtent. Ils sont en train de retrouver un emploi. Ils travaillaient depuis deux ou trois ans pour l'agriculture, mais ils ne parviennent plus à gagner leur vie ici dans l'état actuel des choses. "

Pour cet autre producteur qui est également distributeur, il faut aussi augmenter les prix de peur d'un effet domino.

"Si on n'a pas un peu de bénéfice, si tout ça n'augmente pas, alors tout le monde va être attrapé dans la chaîne. Ça va aller jusqu'aux coopératives, aux fournisseurs d'outils et d'équipements, tous ces gens vont aussi être touchés parce que les producteurs n'auront pas d'argent pour acheter", anticipeJoão Pedro Fernandes, gérant de l'entreprise Simples e Frescas.

Une hausse des prix qui menace de rendre de plus en plus coûteux l'accès des familles à une alimentation saine, dans un pays où le salaire minimum reste inférieur à 700 euros.

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