L'UE et le Bélarus discutent pour la première fois de la crise migratoire

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Tous droits réservés Leonid Shcheglov/BelTA pool photo via AP
Par Euronews avec AFP
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Le chef de la diplomatie européenne et le ministre bélarusse des Affaires étrangères se sont entretenus dimanche, pour la première fois, de la crise migratoire, au moment où l'UE prépare de nouvelles sanctions radicales visant le régime de Minsk.

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Le chef de la diplomatie européenne et le ministre bélarusse des Affaires étrangères se sont entretenus dimanche, pour la première fois, de la crise migratoire, au moment où l'UE prépare de nouvelles sanctions radicales visant le régime de Minsk.

Josep Borrell a indiqué qu'il a discuté au téléphone avec le ministre bélarusse Vladimir Makei de "la situation humanitaire précaire" à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, qui est la frontière orientale de l'UE.

"La situation actuelle est inacceptable et doit cesser. Les gens ne doivent pas être utilisés comme armes", a déclaré M. Borrell dans un tweet.

Dans la déclaration bélarusse au sujet de cette conversation, M. Makei a insisté que toute sanction serait "sans espoir" et "contre-productive".

Des milliers de migrants du Moyen-Orient campent à la frontière UE-Bélarus, source d'impasse dans les relations entre l'Union et les États-Unis d'un côté, et de l'autre le Bélarus soutenu par la Russie, son alliée.

Les Occidentaux accusent le régime du président bélarusse Alexandre Loukachenko d'avoir délibérément orchestré la crise en encourageant les migrants à venir dans le pays, puis en les acheminant à la frontière.

Minsk rejette les accusations et accuse l'Occident, à son tour.

Le président russe Vladimir Poutine a également rejeté les accusations d'implication dans la crise et exhorté l'UE à s'adresser directement à Minsk.

Exilés arrêtés en Pologne

Dimanche matin, la Pologne a indiqué avoir arrêté des dizaines de migrants venus du Bélarus. Varsovie a mis en garde contre une possible tentative de passage forcé de plus grande envergure.

La police a indiqué sur Twitter que 50 migrants ont traversé samedi la limite fortement gardée de l'UE et de l'Otan, près du village de Starzyna.

Selon les organisations humanitaires, au moins 10 migrants sont morts jusqu'à présent.

Les ONG décrivent une crise humanitaire en cours par des températures qui chutent en dessous de zéro, et appellent à une désescalade pour aider les migrants.

Medycy na Granicy (Médecins à la frontière), une organisation caritative polonaise, a annoncé dimanche qu'elle suspendait ses activités après que cinq voitures utilisées par son équipe ont été abîmées par des inconnus.

Le travail de l'association avait déjà été entravé la semaine dernière, quelqu'un ayant laissé dégonflé les pneus de son ambulance au moment où des soignants s'occupaient de migrants dans la forêt.

Le plus grand campement de migrants, près du village bélarusse de Brouzgi, rassemble selon les autorités environ 2 000 personnes, dont des femmes enceintes et des enfants.

Les autorités bélarusses leur ont fourni de l'aide, des tentes et des radiateurs, mesure qui pourrait présager une présence semi-permanente à la frontière.

Varsovie refuse de laisser les migrants passer et accuse le Bélarus de les empêcher de retourner chez eux.

Le ministre polonais de l'Intérieur Mariusz Kaminski a signalé samedi une rumeur circulant parmi les migrants, selon laquelle la Pologne leur permettrait lundi de passer et que des autocars viendraient d'Allemagne pour les récupérer.

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Le gouvernement a envoyé un texto à tous les téléphones portables étrangers le long de la frontière, en dénonçant "un mensonge total et un non-sens !"

"Ceux qui répandent de telles rumeurs cherchent à encourager les migrants à prendre la frontière d'assaut", prévient ce texte.

"Loukachenko s'est trompé"

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent se réunir lundi pour élargir les sanctions imposées au Bélarus suite à sa répression contre les opposants au régime Loukachenko, qui dirige le pays depuis près de 30 ans.

M. Borrell a déclaré que les ministres autoriseraient des sanctions contre "tous ceux qui participent au trafic de migrants vers le Bélarus", y compris les compagnies aériennes, les agences de voyages et les fonctionnaires.

"Loukachenko s'est trompé. Il croyait qu'en ripostant de cette façon il allait nous tordre le bras et faire annuler les sanctions. C'est tout le contraire qui se produit", a déclaré M. Borrell au Journal du Dimanche, un hebdomadaire français.

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Selon le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, parmi les mesures envisagées figure aussi "la fermeture complète de la frontière, pour couper le régime des avantages économiques".

Dans une interview à l'agence PAP, M. Morawiecki a estimé par ailleurs que "toute la communauté (européenne) devrait contribuer" à la construction d'un mur à la frontière polono-bélarusse.

Suite aux pressions des diplomates européens, la Turquie a désormais interdit aux Irakiens, aux Syriens et aux Yéménites de se rendre au Bélarus. La compagnie aérienne syrienne privée Cham Wings Airlines a également interrompu ses vols vers Minsk

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