L'UE et le Bélarus discutent de la crise migratoire, Bruxelles prépare des sanctions

Groupe d'hommes transportant un tronc d'arbre dans un camp de migrants à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, le 14/11/2021
Groupe d'hommes transportant un tronc d'arbre dans un camp de migrants à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, le 14/11/2021 Tous droits réservés OKSANA MANCHUK/AFP
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Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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Accusant le Bélarus, le chef de la diplomatie européenne a estimé que les personnes ne devaient pas "être utilisés comme armes".

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Un premier contact a été établi entre Minsk et Bruxelles ce dimanche, sans grand succès. La question des migrants bloqués entre la Pologne et le Bélarus continue de diviser les deux camps.

Après un entretien téléphonique avec le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, le ministre bélarusse des Affaires étrangères, Vladimir Makei, a prévenu que toute sanction visant son pays serait "sans espoir" et "contre-productive".

Selon M. Borrell, "la situation humanitaire est précaire" à la frontière polono-bélarusse.

"La situation actuelle est inacceptable et doit cesser. Les gens ne doivent pas être utilisés comme armes", a déclaré M. Borrell dans un tweet.

Les Occidentaux accusent le régime d'Alexandre Loukachenko d'avoir délibérément orchestré la crise en encourageant les migrants à venir dans le pays, puis en les acheminant à la frontière. Bruxelles s'apprête donc ce lundi à élargir les sanctions imposées au Bélarus suite à sa répression contre les opposants au régime Loukachenko.

M. Borrell a indiqué que les ministres autoriseraient des sanctions contre "tous ceux qui participent au trafic de migrants vers le Bélarus", y compris les compagnies aériennes, les agences de voyages et les fonctionnaires.

"Loukachenko s'est trompé. Il croyait qu'en ripostant de cette façon, il allait nous tordre le bras et faire annuler les sanctions. C'est tout le contraire qui se produit", a déclaré M. Borrell au Journal du Dimanche, un hebdomadaire français.

Femmes enceintes et enfants stationnés dans le froid

Sur place, les conditions de survie sont précaires, les migrants pour la plupart issus du Moyen-Orient devant faire face à des températures glaciales. 2 000 personnes dorment dans un camp du côté bélarusse de la frontière, dont des femmes enceintes et des enfants.

"Nous n'avons pas de nourriture, nous n'avons pas d'eau. Nous pensions que ça prendrait deux jours, mais nous en sommes au 22ème jour", déplore Khader, migrant syrien.

"Nous n'avons apporté que deux bouteilles d'eau. On les finit en un jour, on n'a donc plus rien à boire. Beaucoup de choses nous sont arrivées : plus d'électricité, pas de notre nourriture, notre tente, nos sacs de couchage et nous sommes restés seuls dans la forêt avec une température de moins deux degrés dans la nuit".

La télévision d'Etat bélarusse a toutefois diffusé des images de la Croix-rouge distribuant de la nourriture, et de l'eau.

Suite aux pressions européennes, la Turquie a désormais interdit aux Irakiens, aux Syriens et aux Yéménites de se rendre au Bélarus. L'Irak a pour sa part annoncé l'organisation d'un vol de rapatriement de ces ressortissants coincés à la frontière. 571 Irakiens se seraient dits prêts à retourner à Bagdad volontairement.

La Pologne, la Lituanie et la Lettonie souhaitent pour leur part impliquer l'OTAN. Les trois pays, en première ligne, s'estiment menacés par le Bélarus, soutenu par Moscou.

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