Les Emirats signent un accord avec la France pour l'achat de 80 avions Rafale

Archives : décollage d'un Rafale depuis le porte-avion Charles-De-Gaulle en Méditerranée, le 09/12/2016
Archives : décollage d'un Rafale depuis le porte-avion Charles-De-Gaulle en Méditerranée, le 09/12/2016 Tous droits réservés Stephane de Sakutin/AP
Par euronews avec AFP
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Emmanuel Macron est en tournée dans les pays du Golfe. Lors de sa première étape aux Emirats, le pays a annoncé la signature d'un gros contrat avec la France portant sur des avions et des hélicoptères de combat.

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Le président français Emmanuel Macron effectue ce vendredi une courte visite à Dubaï, première étape d'une tournée dans le Golfe qui le conduira ensuite au Qatar et en Arabie Saoudite. 

Cette première étape à été marquée par l'annonce des Emirats arabes unis de la signature d'un accord pour acquérir 80 avions de combat Rafale, construits par le groupe français Dassault Aviation.

Dans la foulée de la signature, Dassault a salué la signature d'un "contrat historique" pour cet appareil entré en service en 2004.

Outre les Rafale, les Emirats ont également signé un accord pour l'achat de 12 hélicoptères Caracal. "Il s'agit d'un aboutissement majeur du partenariat stratégique entre les deux pays", s'est félicitée la présidence française dans un communiqué.

L'homme fort des Emirats, le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, dit MBZ, avait accueilli en fin de matinée le chef de l'Etat français au pavillon d'honneur de l'Exposition universelle qui se tient à Dubaï jusqu'à la fin mars.

Après un tête-à-tête, les deux dirigeants ont ensuite assisté à la signature de ces contrats et d'accords économiques.

Le contrat le plus important porte donc sur la commande de 80 avions de combat Rafale par les Emirats, qui viserait à remplacer à terme les 60 Mirage 2000 acquis à la fin des années 1990.

Les avions seront livrés à partir de 2027 au standard F4, un programme en développement de près de deux milliards d'euros livrable en 2024 et présenté comme un "saut technologique, industriel et stratégique".

Les Emirats sont actuellement le cinquième client le plus important de l'industrie de défense française sur la décennie 2011-2020, avec 4,7 milliards d'euros de prises de commandes, selon le rapport au Parlement sur les exportations d'armement de la France.

Ces dernières années, Paris a été critiqué parce que certaines de ces armes avaient été utilisées dans le conflit au Yémen, où l'Arabie saoudite et ses alliés sont soupçonnés de crimes de guerre par des ONG comme Amnesty International.

En se dotant d'avions Rafale, construits par Dassault Aviation, les Emirats emboîteraient notamment le pas au Qatar, qui a acheté 36 appareils, et à l'Egypte (24 appareils achetés en 2015 et 30 en 2021).

A Dubaï, Emmanuel Macron est accompagné d'une large délégation de ministres, dont Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Bruno Le Maire (Economie) et Florence Parly (Armées), ainsi que de dirigeants d'entreprises, comme Airbus, Thalès, Air Liquide ou EDF.

Le puissant fonds souverain émirati Mubadala devrait annoncer qu'il accroît nettement son enveloppe d'investissements dans des entreprises françaises.

La France veut être un "partenaire fiable"

Arrivé au lendemain des célébrations du 50e anniversaire de la création des Emirats, le 2 décembre 1971, Emmanuel Macron visitera les pavillons émirati et français de l'Expo 2020, la première exposition universelle de l'histoire à être organisée au Moyen-Orient. Elle s'est ouverte en octobre avec un an de retard à cause de la crise du Covid-19.

Durant cette tournée qui le mènera ensuite, après les Emirats, au Qatar en fin de journée puis en Arabie Saoudite samedi, Emmanuel Macron entend discuter de "la lutte contre le terrorisme, l'islamisme radical et leur financement" car "coopérer avec ces Etats, en particulier contre Daech, est essentiel pour garantir la sécurité des Français et Européens", selon l'Elysée.

Sur les grands sujets régionaux - Liban, Libye, nucléaire iranien, Irak - le chef de l'Etat veut que la France joue le rôle d'une "puissance d'équilibre" et d'un "partenaire fiable et incontournable qui dialogue avec tous les acteurs pertinents".

Il devrait plaider la cause du Liban alors que la crise économique qu'il subit est aggravée par les sanctions prises par plusieurs Etats du Golfe, dont l'Arabie saoudite, qui a stoppé ses importations en provenance de Beyrouth.

A Jeddah vendredi matin, Emmanuel Macron sera l'un des premiers dirigeants occidentaux à rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) depuis l'assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul, qui a fortement terni l'image du fils du roi.

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"Comme il le fait partout dans ses voyages, il (le président) aborde avec ses interlocuteurs la question des droits de l'Homme lorsque c'est nécessaire", a indiqué la présidence en réponse aux critiques d'ONG sur la pertinence de ce rendez-vous.

Elle affirme que la rencontre ne vise pas à "remettre en selle" MBS, mais qu'"on ne peut pas imaginer avoir une politique ambitieuse" au Moyen-Orient "sans avoir un dialogue exigeant" avec son pays, membre du G20 et principale économie de la région.

L'ONG Human Rights Watch a affirmé vendredi dans un communiqué que "les ventes d'armes et le maintien de partenariats militaires douteux au nom du contre-terrorisme et au détriment des droits de l'Homme allaient rester comme une tache sur le bilan diplomatique d'Emmanuel Macron".

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