Les Nobel de la Paix prennent la parole : "si nous rejetons la démocratie, nous acceptons la guerre"

Les lauréats du prix Nobel de la paix, Dmitri Muratov, chef et rédacteur en chef de Novaïa Gazeta (Russie) et Maria Ressa, rédactrice en chef de Rappler (Philippines) , à Oslo
Les lauréats du prix Nobel de la paix, Dmitri Muratov, chef et rédacteur en chef de Novaïa Gazeta (Russie) et Maria Ressa, rédactrice en chef de Rappler (Philippines) , à Oslo Tous droits réservés Nadezhda Prusenkova/Novaya Gazeta via AP
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Avant la remise de leur prix à Oslo, les deux lauréats du Nobel de la Paix interpellent sur l'indispensable combat à mener pour la démocratie et la liberté de la presse.

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Les lauréats du prix Nobel de la paix de cette année, deux journalistes, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Muratov sont devenus les ambassadeurs de la liberté de la presse dans un monde où celle-ci est de plus en plus menacée. Juste avant la remise de leur prix, ils ont souligné l'environnement désastreux dans lequel les journalistes doivent travailler, notamment sous les régimes autoritaires, ce qu'ils connaissent tous deux très bien.

"C'est comme avoir une épée de Damoclès au-dessus de votre tête... D'une certaine manière, c'est plus facile de travailler sous une dictature, comme sous l'administration Suharto en Indonésie par exemple, vous savez ce qui est mal, ce qui est dangereux et ce qui ne l'est pas. Aujourd'hui, aux Philippines, les lois sur la liberté de la presse existent, mais vous exercez vos droits, vous racontez les histoires les plus dures à vos risques et périls" a expliqué Maria Ressa.

La lauréate du prix Nobel de la paix est cofondatrice du site d'information Rappler, un site très critique du président philippin Rodrigo Duterte. Maria Ressa, 58 ans, est elle-même l'objet de sept poursuites judiciaires au total dans son pays.

Bénéficiant d'une liberté conditionnelle en attendant un jugement en appel après avoir été condamnée pour diffamation l'an dernier, elle a été contrainte de demander à quatre tribunaux la permission d'aller chercher son Nobel en personne.

Lors du point presse, Dmitri Muratov a ajouté qu'il est malgré tout capitale de continuer à faire des reportages et de lutter pour la démocratie dans le monde entier :

"La démocratie a besoin d'être réhabilitée. ne plus croire en la démocratie signifie qu'avec le temps, les gens qui tournent le dos à la démocratie, écoperont d'un dictateur et la dictature mène à la guerre. C'est l'étape suivante. Alors soyons directs : si nous refusons la démocratie, nous acceptons la guerre."

A 60 ans, Dmitri Muratov est le rédacteur en chef du Novaïa Gazeta, rare journal encore indépendant dans un paysage médiatique russe largement mis au pas. Novaïa Gazeta est notamment connu pour ses enquêtes sur la corruption et les atteintes aux droits humains en Tchétchénie.

La cérémonie de remise du prix Nobel de la paix a lieu ce 10 décembre, date anniversaire de la mort d'Alfred Nobel et comme il est de coutume, en Norvège, à Oslo.

Sources additionnelles • AP, AFP

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