Ethiopie : les rebelles du Tigré quittent les régions de l'Amhara et l'Afar. Retrait ou revers ?

Des rebelles du Tigré à bord d'un camion dans une rue de Mekele, la capitale de la région du Tigré, dans le nord de l'Éthiopie en octobre dernier
Des rebelles du Tigré à bord d'un camion dans une rue de Mekele, la capitale de la région du Tigré, dans le nord de l'Éthiopie en octobre dernier Tous droits réservés The Associated Press
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Par euronews avec AFP
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Les rebelles éthiopiens du Tigré, qui avaient avancé ces derniers mois dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar, ont annoncé lundi s'être repliés dans leur région, ouvrant une nouvelle phase de ce conflit meurtrier.

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Les rebelles éthiopiens du Tigré, qui avaient avancé ces derniers mois dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar, sont en train de se replier vers leur région afin d'"ouvrir la porte" à l'aide humanitaire, a annoncé lundi à l'AFP leur porte-parole.

"Nous avons décidé de nous retirer de ces zones vers le Tigré. Nous voulons ouvrir la porte à l'aide humanitaire", a déclaré Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Cette annonce ouvre une nouvelle phase de ce conflit meurtrier qui oppose depuis plus d'un an les forces pro-gouvernementales aux rebelles tigréens et à leurs alliés.

Jusqu'ici, le TPLF qualifiait d'"absolument pas envisageable" un retrait de ces deux régions, réclamé par le gouvernement comme préalable à des négociations.

"Nous menons des retraits phase par phase. Nous avons commencé à retirer nos forces il y a quelques semaines. Nous l'annonçons maintenant", a expliqué lundi M. Getachew, affirmant notamment que les rebelles ont "quitté" Lalibela.

Cette ville classée par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité a plusieurs fois changé de mains, comme d'autres localités.

Depuis fin octobre, les deux parties revendiquent chacune des avancées territoriales majeures mais les communications sont coupées dans les zones de combats et l'accès des journalistes y est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain.

La guerre a éclaté en novembre 2020 après que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale dans la région septentrionale du Tigré afin d'en destituer les autorités locales, issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.

Abiy Ahmed avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais en juin, le TPLF a repris l'essentiel du Tigré, puis avancé dans les régions voisines de l'Afar et de l'Amhara.

Le conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d'Ethiopiens dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.

Vendredi, l'organisation mondiale a donné son feu vert à un mécanisme international d'enquête sur les exactions commises en Ethiopie.

Les intenses efforts diplomatiques menés notamment par l'Union africaine pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu n'ont jusqu'à présent permis aucun progrès décisif.

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