Les autorités libyennes ont confirmé que l'élection prévue vendredi n'aurait pas lieu, l'Autorité électorale proposant de reporter d'un mois cette échéance cruciale dans le processus de transition
Les Libyens devaient participer le 24 décembre à la première élection présidentielle de leur histoire. Deux jours seulement avant le scrutin, les autorités ont confirmé qu'il n'aurait pas lieu. Une nouvelle illustration du chaos politique dans lequel reste embourbé le pays depuis la chute de Mouammar Khadafi il y a dix ans.
Des pouvoirs rivaux opposent toujours l'Est et l'Ouest du pays. Homme fort de l'Est, le maréchal Khalifa Haftar est parmi les principales figures en lice pour cette présidentielle. Le Premier ministre actuel, l'homme d'affaires Abdelhamid Dbeibah est également candidat. Le fils cadet du dictateur déchu, Seif al-Islam Khadhafi a lui vu sa candidature rejetée.
Le report de l'élection était pressenti depuis plusieurs semaines. Cette experte de la région explique que le pays était loin d'être prêt. "Il n'y a pas eu de campagne électorale, les Libyens n'ont aucune idée des candidats et de leurs programmes, si tant est qu'ils aient des programmes. Donc les conditions ne sont pas réunies pour un processus électoral de cette ampleur", explique Amanda Kadlec, ancienne membre du groupe d'experts de l'ONU sur la Libye.
Chaque camp se rejette la responsabilité de la situation. La Haute commission électorale a avancé une nouvelle date, le 24 janvier prochain. En attendant, le risque d'une reprise des violences semble plus fort que jamais.