Afghanistan : menacées par la famine, des familles sont contraintes de vendre leur organe

Une femme afghane tient dans ses bras sa fille de 4 ans qui souffre de malnutrition. 16 décembre 2021, Afghanistan.
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Par Huseyin Koyuncu avec AFP
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Depuis l’arrivée des Talibans au pouvoir l’été dernier, les Afghans sont frappés par la pauvreté et la famine. Dans ce contexte de crise humanitaire, certaines personnes ont fait le triste choix de vendre un organe pour subsister aux besoins de leur famille.

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Depuis l’arrivée des talibans au pouvoir l’été dernier, les Afghans sont frappés par la pauvreté et la famine. Dans ce contexte de crise humanitaire, certaines personnes ont fait le triste choix de vendre un organe pour subsister aux besoins de leur famille.

Mais comme nous l'expliquent les spécialistes, vendre un rein n'est pas sans conséquence pour la santé.

"La plupart des personnes qui vendent leurs reins en raison de problèmes économiques seront confrontées à des problèmes de santé sur le long terme. En réalité, en Afghanistan, il n’y a pas vraiment la culture du don d'organe. La plupart des donneurs sont des volontaires ayant des problèmes d'argent qui vendent leurs reins à d'autres personnes", raconte Ahmad Shekaib, spécialiste en médecine interne.

Parmi ces personnes on retrouve Ghulam Hazrat, il nous explique pourquoi il a décidé de vendre un de ses reins : "Je ne pouvais pas sortir pour mendier de l'argent. Je n'étais pas capable de faire ça, alors j'ai décidé d'aller à l'hôpital pour vendre mon rein. Je l'ai fait pour ma famille, pour pouvoir subsister à leurs besoins pour au moins un certain temps."

Mais que feront Ghulam Hazrat et de nombreux autres donneurs lorsque tout leur argent sera épuisé ?

L'ONU a besoin de cinq milliards de dollars pour éviter la catastrophe

L'ONU a demandé mardi cinq milliards de dollars pour tenter d'empêcher l'Afghanistan de sombrer dans l'une des plus graves catastrophes humanitaires de son histoire.

Ce plan d'aide humanitaire est seulement une solution d'urgence, mais "le fait est que sans (ce plan d'aide), il n'y aura pas d'avenir pour l'Afghanistan", a assené Martin Griffiths, le sous-secrétaire général de l'ONU aux Affaires humanitaires, au cours d'un point de presse à Genève lundi.

L'ONU a besoin de 4,4 milliards de dollars des pays donateurs pour financer les besoins humanitaires cette année, le plus important montant jamais réclamé pour un seul pays, souligne un communiqué de l'organisation.

A Kaboul, les talibans ont salué l'appel de l'ONU.

"Nous avons besoin de nourriture et d'autres types d'aide humanitaire pour le peuple afghan, plus de 90% des gens vivent en-dessous du seuil de pauvreté", a déclaré un haut responsable taliban, Suhail Shaheen.

Les Etats-Unis dont le retrait accéléré de l'assistance militaire a précipité l'arrivée des talibans au pouvoir, ont annoncé dans la foulée un premier don de 308 millions de dollars.

Pas d'argent pour les talibans

L'Afghanistan est dirigé depuis la mi-août par les talibans qui ont repris le pouvoir, chassant le gouvernement soutenu à bout de bras par la communauté internationale et la puissance militaire américaine après 20 ans de guérilla.

Le régime de sanctions mis en place pour tenter de faire faire des concessions aux fondamentalistes islamistes, sur les droits des femmes notamment, a précipité le pays, déjà très dépendant de l'aide internationale, dans une profonde crise économique. Elle est encore aggravée par la sécheresse.

Pour rassurer les donateurs, M. Griffiths a souligné que les fonds qui représentent un quart du PIB officiel du pays, passeront directement par quelque 160 ONG et agences onusiennes sur le terrain. Une distribution facilitée par l'amélioration de la situation sécuritaire.

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