Qui sera le prochain Président de l'Italie ?

Qui sera le prochain Président de l'Italie ?
Tous droits réservés Andrew Medichini/Copyright 2019 The Associated Press. All rights reserved
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Par Euronews avec AFP
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Les parlementaires italiens se réunissent dès lundi pour élire le nouveau Président de la République. Parmi les candidats figurent Mario Draghi et Silvio Berlusconi.

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L'Italie est à l'aube d'un nouveau chapitre politique. Alors que les Parlementaires se réunissent dès lundi pour élire le nouveau président de la République, un homme espère une fois encore tirer son épingle du jeu : un certain Silvio Berlusconi.

Silvio Berlusconi de retour dans l'arène

L'ex-président du Conseil, âgé de 85 ans, est de retour dans l'arène politique. Après avoir déjà dirigé quatre gouvernements et fait l'objet de condamnations judiciaires, l'homme d'affaires milliardaire se rêve aujourd'hui en président de l'Italie. Une candidature qui laisse nombre d'experts sceptique, notamment Giovanni Orsina, doyen à la Luiss School of government :

"La présence continue de Berlusconi ne dit rien de bon sur la politique italienne. En d'autres termes, elle témoigne du fait que la sphère politique n'est pas en mesure de se renouveler et qu'elle est totalement déconstruite. Les institutions de ce pays ne sont pas en mesure de former une nouvelle classe de dirigeants. Berlusconi veut terminer sa carrière politique par une standing ovation du pays tout entier, par une marque de reconnaissance. Et il n'y a pas de meilleurs moyens de le faire que d'être élu président de l'Italie."

La présence continue de Berlusconi ne dit rien de bon sur la politique italienne.
Giovanni Orsina
Doyen à Luiss School of government

Contrairement aux scrutins précédents, les enjeux de ces élections sont multiples, comme l'explique Francesco Clementi, professeur de droit comparé à l'université de Pérouse :

"Ces élections vont d'abord nous permettre de savoir qui sera le prochain Premier ministre et qui sera chargé de mettre en œuvre le programme 'EU Next Generation'. Elles ont aussi pour objectif de donner les moyens au pays de sortir rapidement de la pandémie. Ce qui est en jeu aussi, c'est une réorganisation globale des partis politiques en vue des élections générales de 2023. Et il y a un autre aspect qui marque la différence entre ces élections et les précédentes, c'est le fait que cette fois-ci, elles auront un impact sur le reste de l'Europe. Ce qui va se décider à Rome aura des effets sur Bruxelles, Paris et Londres".

Ce qui va se décider à Rome aura des effets sur Bruxelles, Paris et Londres.
Francesco Clementi
Professeur de droit comparé à l'université de Pérouse

Mario Draghi, de Premier ministre à Président ?

Mario Draghi est aussi pressenti pour prendre la présidence de l'Italie. Sa crédibilité, sa réputation internationale font de lui un candidat de poids. Mais le dilemme pour les partis politiques sera de lui trouver un remplaçant s'il est élu :

"Compte tenu du contexte, il est très probable que Mario Draghi soit contraint de rester à son poste de Premier ministre et qu'il sera plus facile de se mettre d'accord sur un nouveau président que de trouver un Draghi numéro 2 pour remplacer le Draghi numéro 1."

Compte tenu du contexte, il est très probable que Mario Draghi soit contraint de rester à son poste de Premier ministre.
Francesco Clementi
Professeur de droit comparé à l'université de Pérouse

Une crise gouvernementale ?

L'Italie est réputée pour son instabilité politique. Et à un an des prochaines élections générales, les craintes d'une crise gouvernementale s'intensifient, reconnaît Giovanni Orsina, doyen à la Luiss School of government :

"Les hypothèses à la fois d'une crise gouvernementale et de la tenue d'élections anticipées ne sont pas à exclure. Je suis de ceux qui pensent que des élections anticipées ne seraient pas aussi catastrophiques, contrairement à ce que la plupart des gens pensent. L'Italie a toujours été instable, mais elle sait aussi gérer son manque de stabilité. Elle finit toujours par trouver une solution. Elle l'a toujours fait".

L'Italie a toujours été instable, mais elle sait aussi gérer son manque de stabilité.
Giovanni Orsina
Doyen à la Luiss School of government

Une chose est acquise. Quel que soit le nom du prochain président de l'Italie, la campagne électorale battra bientôt son plein et les luttes politiques intestines menaceront potentiellement la mise en œuvre des réformes dont le pays a besoin pour obtenir les fonds du plan de relance européen post-pandémie.

Début du vote lundi

Un millier de sénateurs, députés et représentants régionaux commenceront à voter lundi. Pour être élu, il faut deux tiers des voix aux trois premiers tours, puis la majorité absolue aux tours suivants.

En raison des mesures de sécurité liées au Covid, chaque tour prendra une journée et, comme le veut la tradition, il n'y a théoriquement pas de candidats officiels.

La plupart des experts estiment que Mario Draghi serait mieux placé en tant que président pour assurer la stabilité politique et les bonnes relations avec Bruxelles, en particulier si la droite et l'extrême droite remportaient les élections prévues en 2023.

Si il reste Premier ministre, de nombreux autres noms circulent pour le poste de chef de l'État, notamment ceux du commissaire européen Paolo Gentiloni, de l'ancien Premier ministre socialiste Giuliano Amato ou de la ministre de la Justice Marta Cartabia, qui serait la première femme présidente.

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