Pour bloquer l'arrivée des migrants, la Pologne construit un mur à la frontière du Bélarus

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Tous droits réservés Pavel Golovkin/AP
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Par euronews avec AFP
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La Pologne a entamé mardi la construction d'une nouvelle clôture à sa frontière avec le Bélarus pour bloquer l’arrivée des migrants. Ce mur suscite l’inquiétude des défenseurs des droits humains qui craignent que d'autres migrants meurent à la frontière.

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La Pologne a entamé mardi la construction d'une nouvelle clôture à sa frontière avec le Bélarus destinée à bloquer la pénétration de migrants, à l'origine d'une crise entre Varsovie et Minsk l'an dernier.

Les murs et clôtures, comme celle que la Pologne construit à sa frontière avec le Bélarus, se sont multipliés ces dernières années aux confins d'une Union européenne angoissée par les flux migratoires.

"Les chantiers ont été remis ce mardi aux conducteurs", a déclaré une porte-parole des gardes frontières, la capitaine Krystyna Jakimik-Jarosz.

Elle s'est refusée à préciser le lieu des travaux. "Les services bélarusses n'attendent que cela pour y envoyer des groupes de migrants, donc, pour des raisons de sécurité, on n'indique pas les endroits précis", a-t-elle dit.

"Longue d'environ 186 km, soit près de la moitié de la longueur totale de la frontière de 418 km, la barrière métallique sera haute de cinq mètres et demi", a-t-elle poursuivi.

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Frontière de 418 km entre le Bélarus et la Pologneeuronews

Le mur sera équipé notamment de caméras et de détecteurs de mouvement, pour aider les gardes-frontières à empêcher les passages en fraude, a encore précisé la capitaine Jakimik-Jarosz.

Le mur coûtera quelque 353 millions d'euros et doit être achevé au mois de juin. La Commission européenne avait déjà annoncé qu'elle ne financerait pas la construction de barrières aux frontières de l’UE.

Le projet a suscité des inquiétudes des défenseurs des droits humains et de l'environnement. Les premiers craignent que des migrants fuyant des situations de conflit ne soient pas en mesure de présenter une demande d'asile, et les seconds des effets néfastes pour la faune et la flore de la zone forestière à la frontière.

Crise migratoire en Europe

Des milliers de migrants, venus en majorité du Proche-Orient, notamment du Kurdistan irakien, de Syrie et du Liban, mais aussi d'Afghanistan, ont tenté l'année dernière de traverser la frontière polonaise pour rejoindre le territoire de l'UE. Certains ont réussi à passer et le plus souvent, ils ont continué leur voyage vers l'Europe de l'Ouest.

La Pologne et les pays occidentaux ont accusé le régime bélarusse d'encourager, voire d'orchestrer et d'aider ce courant de migrants en leur promettant une entrée facile dans l'UE.

Le gouvernement du président bélarusse Alexandre Loukachenko a rejeté ces accusations et reproché à la Pologne un traitement inhumain des migrants.

Au pic de la crise, la Pologne a créé à la frontière une zone spéciale fermée aux ONG humanitaires et aux médias, construit des barrières de barbelés et envoyé plusieurs milliers de soldats pour aider les gardes-frontières.Ces derniers ont reçu l'ordre de repousser les migrants en territoire bélarusse.

Ces mesures, et la mort de froid ou de faim d'une douzaine de migrants dans les forêts polonaises, ont suscité un vif débat en Pologne entre les partisans de la défense de la frontière nationale et les défenseurs des droits humains.

Ces derniers réclament pour les migrants le droit de demander l’asile et de ne pas être refoulé en attendant que cette demande soit examinée.

Le nombre de tentatives de passage en fraude a diminué ces derniers mois. Ce mardi, les gardes-frontières ont indiqué avoir enregistré 17 entrées illégales au cours des dernières 24 heures.

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