Tensions russo-occidentales : Moscou semble vouloir jouer la carte de l'apaisement

Le ministre russe des Affaires étrangères lors de son entretien avec Vladimir Poutine à Moscou, lundi 14 février 2022.
Le ministre russe des Affaires étrangères lors de son entretien avec Vladimir Poutine à Moscou, lundi 14 février 2022. Tous droits réservés Photo : Alexei Nikolsky (Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP Photo)
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Par Euronews avec AFP
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La Russie a jugé possible lundi un règlement diplomatique de la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine et annoncé la fin de certaines manœuvres militaires, au moment où la crainte d'une invasion imminente atteignait son pic.

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La Russie a jugé possible lundi un règlement diplomatique de la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine et annoncé la fin de certaines manœuvres militaires, au moment où la crainte d'une invasion imminente atteignait son pic.

Signe que la situation reste explosive, le Pentagone a affirmé lundi que Moscou avait renforcé pendant le week-end son dispositif militaire aux frontières de l'Ukraine, où plus de 100 000 soldats sont massés depuis des semaines.

Alors que les craintes d'une invasion de l'Ukraine montent, le chancelier allemand Olaf Scholz a exhorté la Russie à saisir les "offres de dialogue" pour désamorcer cette crise qui a réveillé en Europe le spectre d'une guerre.

Photo : Efrem Lukatsky (Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.)
Le président ukrainien (à droite) et le chancelier allemand lors d'une conférence de presse commune à Kiev, lundi 14 février 2022.Photo : Efrem Lukatsky (Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.)

"Nos possibilités sont loin d'être épuisées"

S'éloignant des déclarations offensives de ces derniers jours, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé lundi qu'il y avait "toujours une chance" de trouver un compromis.

"Nos possibilités sont loin d'être épuisées", a affirmé M. Lavrov lors d'une réunion avec M. Poutine retransmise à la télévision, proposant même de "prolonger et d'élargir" le dialogue.

"Bien", lui a laconiquement répondu le président russe, dont les intentions restent pour l'instant indéchiffrables pour les capitales occidentales.

Photo : Alexei Nikolsky (Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP)
Le président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères, à Moscou, lundi 14 février 2022.Photo : Alexei Nikolsky (Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP)

Selon l'ambassadeur russe auprès de l'UE, Vladimir Tchijov, son pays "n'envahira pas l'Ukraine sauf si on nous provoque".

"Si les Ukrainiens lancent une attaque contre la Russie, vous ne devriez pas être surpris si nous contre-attaquons. Ou s'ils commencent à tuer de manière éhontée des citoyens russes de n'importe où - au Donbass ou ailleurs", a-t-il déclaré.

La fin de certaines manœuvres militaires

Les Etats-Unis assurent qu'une invasion de l'Ukraine pourrait être imminente, mais Kiev s'est efforcé ces derniers jours de relativiser la menace.

Comme pour donner l'impression d'un d'apaisement, le ministre russe de la Défense a également annoncé lundi la fin de certaines manœuvres militaires, alors que les exercices aux frontières russo-ukrainiennes et au Bélarus nourrissent les craintes d'une escalade.

"Des exercices ont lieu, une partie est terminée, une autre partie est en train de se terminer. D'autres se font encore étant donné (leur) taille", a dit Sergueï Choïgou à M. Poutine.

Photo : Alexei Nikolsky (Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP)
Le ministre russe de la Défense écoutant le président russe lors de leur entretien à Moscou, lundi 14 février 2022.Photo : Alexei Nikolsky (Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP)

Tranchées creusées

La Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014 et soutient des séparatistes prorusses dans l'Est de l'Ukraine, a constamment nié toute velléité agressive.

Elle se dit à l'inverse menacée par l'expansion des moyens de l'Otan en Europe de l'Est et réclame des "garanties de sécurité", notamment l'assurance que l'Ukraine n'adhérera jamais à l'Otan.

Au risque d'irriter le Kremlin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réitéré lundi que Kiev voulait rejoindre l'Otan afin de "garantir sa sécurité".

Les Occidentaux ont jugé les demandes russes inacceptables, mais ont proposé un dialogue accru sur d'autres sujets, comme le contrôle des armements.

Lundi, M. Lavrov a jugé "constructives" certaines des propositions américaines.

En attendant d'hypothétiques progrès sur le front diplomatique, dans le sud-est de l'Ukraine, à proximité de la ligne de front avec des séparatistes prorusses, la population se mobilise dans la perspective d'une attaque.

"Nous creusons des tranchées dans lesquelles les soldats ukrainiens pourront facilement sauter et se défendre", explique ainsi à l'AFP Mikhaïlo Anopa, 15 ans.

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